Interview de PaddyWagon ou PaddyWagonParis (Street Art)

Interview de PaddyWagon ou PaddyWagonParis (Street Art)

C’est une Street artiste qui voit la vie en bleu et le prouve en affichant dans les rues de Paris des cyanotypes du plus bel effet. Si vous êtes parisiens vous êtes certainement déjà tombé sur ses oeuvres qui sont d’une élégance et poésie rares. Nous avons voulu en savoir plus sur cette créatrice dynamique, positive et enthousiaste.

1. Bonjour Paddywagon, qui es-tu pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore toi et ton travail ? D’ou vient ton pseudo ?

Je suis une petite nouvelle dans le milieu du street art, j’ai commencé à disperser mes cyanotypes en mai, après avoir longuement expérimenté la technique pendant le confinement.
Le pseudo Paddywagon est né il y a quelques années, c’était celui que
j’utilisais dans le jeu Battleparis (une sorte de Risk grandeur nature,
le but étant de conquérir Paris en se déplaçant vers des points
d’intérêts, dont les space invaders).
Quand j’ai décidé d’aller coller mes cyanotypes, c’est le premier nom
qui m’est venu pour garder l’anonymat et puis l’action de coller dans la
rue résonnait finalement avec celle du jeu : explorer la ville en long
et en large, seule ou parfois à plusieurs, comme pour les sessions de
collage ou les raids que l’on organisait pour le jeu.
J’avais choisi Paddywagon, tout simplement car je revenais d’un voyage
en Irlande, et c’était le nom de la société de bus que nous utilisions
pour visiter le pays, je trouvais que ça sonnait bien (mais ils étaient
plutôt de couleur verte évidemment).

2. et 3. Comment l’art du cyanotype est-ll arrivé dans ta vie et surtout qu’est-ce que c’est donc comme technique ? Pourquoi le cyanotype et pas un autre médium ?

Le cyanotype est un procédé photographique très ancien (inventé en 1842), qui utilise une solution réactive aux UV, et permet par apposition de plantes, d’objets, de négatifs..., d’avoir de belles images dans les tons bleus.
Le soleil est donc un ingrédient primordial de la recette.J’ai découvert cette technique il y a quelques années en hébergeant à la maison une artiste anglaise qui m’a fait découvrir d’abord l’anthotype. (le réactif est à base de jus de plantes) puis en me documentant, le
cyanotype. J’ai tout de suite trouvé le rendu magnifique et un peu magique.
J’ai finalement testé tout cela très récemment, en mars dernier lors d’un stage dans un atelier de sérigraphie, puis moi-même à la maison pendant le confinement, il faisait beau tous les jours, j’avais du temps pour approfondir la technique, c’était idéal.

L’envie de coller de l’art dans les rues trottait dans ma tête depuis
un voyage à New York en 2014 au cours duquel j’avais beaucoup fréquenté
le quartier de Bushwick. J’avais alors pris conscience que le street art
était un moyen d’expression accessible à tous, mais jusqu’à l’année
dernière, je n’avais pas eu le déclic de savoir quoi coller. C’est venu
naturellement à la fin du confinement avec mes centaines de cyanotypes
en stock.

4. Si on se balade dans les rues de Paris, on ne peut peut pas passer à côté de ton travail, pourquoi cette appropriation urbaine aussi intense, dense et compulsive ?

C’est vrai que j’ai collé dans beaucoup de quartiers et je continue très régulièrement.
Je n’aurais jamais pensé que les sessions de collage me procureraient autant de plaisir, c’est très addictif, presque méditatif, il faut faire l’effort de se lever tôt le matin, mais ensuite, quel bonheur de marcher dans la ville calme et encore endormie, d’être témoin du lever du jour, c’est une autre façon de la découvrir.
C’est d’abord ce moment particulier qui me motive à diffuser mes oeuvres, et puis de manière plus concrète, se dire qu’on essaie de mettre un peu de nature et de poésie dans la ville, et que cela pourra être visible par tous, c’est aussi stimulant.
Les retours positifs via instagram contribuent aussi à alimenter la motivation et l’envie de créer de nouvelles choses, et puis il y a les sessions collage à plusieurs, la communauté est vraiment sympa et bienveillante, je ne pensais pas rencontrer autant de monde le jour où j’ai collé timidement mon premier cyanotype.

5. Voir la vie en bleu c’est un des messages subliminaux de ton art ?

Je trouve que c’est une jolie expression, même si je n’en détiens pas la
définition :) à chacun d’imaginer sa vie en bleu...

6) Quels sont tes projets artistiques ?

Je continue d’approfondir encore la technique, j’ai beaucoup d’idées à tester, et avec le retour du soleil à la maison d’ici deux semaines, je vais tenter des formats un peu plus grands, j’aimerais aussi coller dans d’autres villes

7) Quels sont tes street artistes préférés ?

J’aime beaucoup la finesse et les couleurs des collages de Marquise, les femmes de Wild Wonder woman, les dessins de Fé_tavie, en particulier ses renards. En collant, on découvre aussi la richesse des créations des autres street-artistes

8) Je te laisse le mot de la fin chère PaddyWagon !

Nous avons tous une petite part créative à découvrir...

Sur instagram : @paddywagonparis