Un chien dans ma vie

Un chien dans ma vie

Un pauvre chien abandonné décide d’entamer une psychanalyse chez un vétérinaire… Avec Un chien dans ma vie, Sophie Guiter nous offre une désopilante comédie humano-canine à tiroirs existentiels. Elle est interprétée en un savoureux duo par Thierry Gibault (le Chien) et Sophie Guiter (la Vétérinaire).

Le spectacle, habilement mis en scène par Nathalie Boutefeu, débute par les confidences du Chien - cabot sans nom appelé « Va te faire foutre » par son dernier propriétaire -, qui nous énumère toutes les vexations subies au cours de sa pauvre vie. Ce clébard un peu philosophe va trouver auprès de la Vétérinaire une oreille compatissante, l’amenant tout droit à une thérapie improvisée. La métaphore animale - et la transposition théâtrale de sentiments humains vers ce toutou, lecteur de Jung et de Freud - se profile subtile et drôle dans Un chien dans ma vie. [Avec un thème pareil, sauf exception genre Olga ma vache de Dubillard, l’on peut vite tomber dans le clin d’œil nunuche ou la sociologie de bazar (!)] Parallèlement aux particulières séances psychanalytiques du Chien, le fonctionnement du cabinet de vétérinaire nous est montré dans toute sa quotidienneté speed. L’ironique espace scénographique, accentué par les vêtements surannés de la Vétérinaire et du Chien, nous met face à ce couple improbable. Ce dernier jongle dans un univers absurde, imprégné de craintes de grand-mère, d’histoires de puces de chien, de demandes d’euthanasie, de morsures problématiques de chats ou rats, et de continuelles sonneries de portable...
Sophie Guiter (la Vétérinaire) et Thierry Gibault (le Chien)

Malicieusement, la comédie sociale s’installe, puis bifurque vers l’intime avec l’infiltration progressive du Chien - qui s’occupe des autres occupants (souris, ménate…), qui répond au téléphone, qui prodigue des conseils - dans l’organisation du cabinet et dans la vie de la Vétérinaire, qui surfe entre grosse fatigue et névrose légère, confrontée à un harceleur soft dog, finalement plus geignard que méchant dans ses maladroites tentatives de psychoséduction. Quant au spectateur, il devra attendre un peu plus d’une heure pour découvrir les effets curieux résultant de cette dog psychanalyse !

Impertinent et loufoque, Un chien dans ma vie possède à la fois le charme d’un spectacle acide et celui d’une poésie surréaliste.

durée : 1 h 15

Un chien dans ma vie, de Sophie Guiter

Mise en scène : Nathalie Boutefeu

Le Grand Parquet

20 bis, rue du Département

Paris 18e

les jeudis, vendredis, samedis à 20 h
les dimanches à 17 h

du 7 juin au 1er juillet 2012


Sophie Guiter (la Vétérinaire) et Thierry Gibault (le Chien)