Tout ce qui fait le charme de Barack Obama

Tout ce qui fait le charme de Barack Obama

Le nouveau président des États-Unis améliore de 6 points l’image de son pays dans le monde, selon un sondage réalisé dans 22 pays auprès de 22.000 personnes. Barack Obama, 47 ans, séduit les foules et les hommes politiques du monde entier, au point qu’ils se battent pour être pris en photo avec lui. Mais quelle est la raison de cet enthousiasme au sujet de Barack Obama ?

Beaucoup de gens estiment que le prédécesseur de Barack Obama n’a pas placé la barre très haut pour relever le niveau. Tout le monde a eu besoin d’un grand courant d’air frais pour se débarrasser de l’image… de qui s’agissait-il déjà ? Il n’en reste pas moins que la popularité de l’actuel président des États-Unis d’Amérique dépasse les clivages politiques et se situe à un tel niveau que le charisme de Barack Obama joue indéniablement un rôle fondamental dans l’enthousiasme qu’il suscite.

Mardi soir, la chaîne de télévision NBC a battu tous les scores d’audience aux États-Unis avec son programme spécial Inside the Obama White House, bizarrement devenu le produit d’appel de Sortez-moi de là… Je suis une célébrité, diffusé en 2ème partie de soirée avec 5,5 millions de téléspectateurs. Plus nombreux encore étaient les gens scotchés devant le petit écran pour suivre une journée particulière du président et de ses proches à la Maison-Blanche !

Barack Obama vient de se classer à la 49ème position dans la liste du magazine Forbes à cause du nombre de couvertures de presse dont il a fait l’objet et du succès éditorial qu’il a obtenu l’année dernière avec les ventes d’un livre qui lui ont rapporté 2,5 millions de dollars. Son principal concurrent n’est apparu dans ce classement qu’après avoir quitté la présidence des États-Unis en 2001… Obama est de loin la personne la plus célèbre au monde, admet Lacey Rose, du magazine Forbes.

Barack Obama présente un physique avantageux, il apparaît à la fois comme le gendre et le père idéaux. La couleur de sa peau, en dépit des idées reçues, n’est pas un inconvénient, au contraire : au milieu des autres dirigeants des grandes puissances, son teint très mat fait ressortir sa silhouette sur les photographies, explique un attaché de presse démocrate. C’est un atout, d’autant plus que le président des États-Unis ne fait pas partie des fils d’esclaves, mais d’une génération d’immigrants plus récente pour qui la référence à la guerre de sécession américaine n’a pas vraiment de signification.

Plus encore, le sénateur de l’Illinois a réussi grâce à sa prestance à s’allier le vote des femmes, même opposé à Hillary Clinton : cette dernière a fédéré autour d’elle 43% des électrices américaines de race blanche contre John Edwards, mais seulement 34% contre Barack Obama. L’élu du peuple a longtemps été considéré comme la coqueluche des élites américaines, et la conséquence d’un emballement superficiel et parfois snob. Mais il faut bien reconnaître qu’en dépit de ses fréquentations choisies souvent dans le monde du spectacle et du cinéma l’intègre à l’engouement des classes populaires pour les people.

Le discours de Barack Obama est toujours élaboré dans un sens positif (Yes, we can !), qui met en avant ce qui rassemble en éludant ce qui divise : il y a un effet Obama très positif et il contribue de manière significative à augmenter la crédibilité des États-Unis dans le monde, explique Clifford Young, de l’institut Ipsos, qui a réalisé le sondage avant le voyage du président américain en Turquie et en Égypte. Barack Hussein Obama, dont le père était musulman, et qui a vécu une partie de son enfance en Indonésie, la nation la plus peuplée du monde musulman, apparaît tout à fait susceptible de restaurer l’image dégradée des États-Unis à cause de la guerre en Irak et en Afghanistan, en plus du traitement infligé aux croyants suspects de terrorisme.

Jeudi au Caire, Barack Obama a plaidé pour un nouveau départ dans les relations entretenues avec les partisans de l’Islam. Je suis venu ici pour rechercher un nouveau départ entre les États-Unis et les musulmans du monde entier, fondé sur l’intérêt commun et le respect mutuel, a déclaré le président. Il se rend ensuite en Europe, pour participer aux cérémonies de commémoration du 65ème anniversaire du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944. Puis sur les lieux de mémoire de Dresde et de Buchenwald en Allemagne. Perpétuellement dans la symbolique, le nouveau président des États-Unis cherche encore à dépasser des conflits qui remontent plus loin que le débat politique actuel, dans le but de rassurer, de dénouer les tensions.

Ainsi faut-il voir les récents efforts déployés par les services de la Maison-Blanche pour convier la reine Élisabeth d’Angleterre aux cérémonies du 6 juin 2009… Rechercher le consensus en dépit d’enjeux sous-jacents qui l’empêchent de triompher.