Piero Quintana et sa guitare (interview)

Piero Quintana et sa guitare (interview)

Quintana Dead Blues eXperience (One man Rock’n’roll Electro Heavy Blues)
Radical, sauvage et direct. Piero Quintana est seul sur scène avec une vieille GrooveBox Roland MC909 et une guitare à fond qui annihile momentanément ses années de galère (passées et à venir). Un son exigé par des sourdes oreilles, violent prolongement d’un mode de vie assumé depuis toujours : celui du rock. Émotionnel, sincère, énergique. Ainsi, l’expérimentation artistique ne cessera jamais, comme si sa vie en dépendait justifiée par l’intensité des disques et des concerts, au sein desquels s’impose par la force de l’identité du chanteur un univers inclassable et personnel.

Un groupe à lui tout seul aux multiples qualités, énergique, sachant faire le grand écart entre le côté classieux et le côté sauvage. Il avance au fil du temps au rythme de ses envies, de ses réussites comme de ses échecs mais avec un plaisir intact. Une bête de scène indéniablement en osmose avec sa guitare, un univers blues qui vous embarque entre états d’âmes, sincérité, et sentiments personnels.

De belles premières parties 
"J’avais déjà fait des premières parties de Johnny Hallyday, Manu Lanvin, Last Train, Christine & The Queen, Gaëtan Roussel, ainsi que quelques gros festivals, et l’idée d’être seul et à poil, même si c’est flippant, me plaisait. Être seul, c’est être libre, et permet d’être radical et direct. L’idée est de pousser le concept de l’émotion d’une voix, d’une guitare à fond, sauvage et crade avec une GrooveBox froide et rigide, le plus loin possible". 

Un show man inclassable, cet artiste fait partie de ceux qui donnent sans compter.
La liberté n’est pas ce que l’on fait de mieux en ce moment, pour se rappeler que celle-ci a bien existé il suffit de suivre Piero Quintana en visionnant ses performances sur scène, le côté blues et grunge, l’énergie, son univers vous embarqueront c’est une certitude.
C’est un très grand plaisir d’avoir pu l’interviewer.

Privé de scène depuis une trop longue période comment vous occupez vous ?
La scène est pour moi la partie la plus importante, voire même la seule chose qui m’anime dans mon développement artistique. Je suis en train de composer, comme beaucoup d’autres artistes dans cette période pour préparer un nouvel album. J’ai toujours travaillé dans l’urgence, car c’est ma manière de faire depuis presque toujours ; composer pour du live, enregistrer rapidement et avec peu de moyens ; il faut que ça sonne tout de suite pour des concerts. Ça a des avantages, notamment pour garder de la fraicheur et de la spontanéité, mais ça a aussi ses inconvénients car on manque de recul parfois, et de temps pour peaufiner. Mais ce côté "à l’arrache" m’a toujours plu.
Là, j’en profite pour prendre mon temps et bien faire les choses, sans précipitation, et avoir ce recul pour pouvoir valider que ce que je voudrais entendre sur un disque, même si ça sera diffèrent sur scène. Je travaille sur ce 2eme album encore avec Rémi Guirao (Arabella) qui compose et arrange quelques titres, comme sur le premier, ’Older’.
En parallèle, je bosse un nouveau répertoire pour la scène, et prépare quelques live en streaming, mais je suis vraiment en manque de "contact avec le public", de vie de tournée et tout le quotidien de cette vie !

De programmation en déprogrammation vous arrivez à vous projeter et caler des dates ?
Oui, c’est très compliqué, habituellement je fais à peu près 70 dates par an et en 2020 je n’ai pu faire qu’une vingtaine de concerts. C’est vraiment beaucoup de dates annulées, quelques-unes sont reportées, notamment des festivals, qui, finalement n’auront peut-être pas lieu. Pour nous, les "petits" artistes c’est la double peine, car en plus de perdre nos dates, on devra attendre la réouverture des café-concert, salles et clubs, pour pouvoir recommencer à envisager de monter des tournées, et tout ça sachant qu’ils vont déjà recaler dans un premier temps tous les groupes annulés depuis un an. Ce n’est effectivement pas facile à se projeter et impossible de prévoir un retro planning pour un projet de sortie d’album et une stratégie de développement. De toute façon c’est compliqué pour tout le monde et dans tous les domaines !

La guitare a une place primordiale un vrai duo complémentaire entre elle et vous ?
Mon envie actuelle est d’aller à l’essentiel, et je tends vers quelque chose de minimaliste et épuré. Du coup, dans cette idée il ne reste que la guitare, une machine et une voix. La groovebox doit être un accompagnement le plus simple possible alors que la guitare et ma voix doivent "tenir la barraque". Je travaille beaucoup le son de ma guitare dernièrement pour que voix s’appuie dessus. C’est devenu l’élément principal de la plupart des nouveaux titres. Je ne suis pas un très bon guitariste mais je cherche à faire sonner cet instrument le mieux possible et souhaite lui donner une plus grande place qu’auparavant.

Seul avec sa guitare c’est une totale liberté mais c’est aussi jouer sans filet ?
Le live est excitant pour moi car il y a toujours quelque chose d’imprévisible. Même si la machine reste rigide et égale à elle-même d’un concert à l’autre, j’aime me mettre en danger pendant le concert pour garder de la spontanéité, de la folie, qu’il se passe des choses et rendre ce moment sincère. Je recherche cet équilibre instable dès le début du show, je ne suis pas fan des artistes qui restitue leurs morceaux comme sur leur disque, millimétrés et sans vie, j’aime le charme d’un instant de faiblesse, d’un moment sauvage et incontrôlable !

Un mot de la fin ? Coup de cœur ? Coup de blues ?
Je ne sais pas... Nous sommes dans une période d’attente, mais j’ai tout de même confiance en l’avenir. Cet évènement va nous servir, dans les moments difficiles il y a toujours du positif à en tirer.
Et de toute façon, le Rock est une lutte, et si tout était facile, on ne serai pas du Rock, car c’est une rébellion, une manière de se battre et d’être authentique sur scène.
A très vite dans un concert !


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