Ce livre c’est plusieurs livres en un. Un livre-thérapie qui m’a servi à mettre des mots sur des maux. Un livre-témoignage, autobiographique. Un livre-enquête car il se lit comme un thriller oppressant parfois m’a t-on rapporté ce à quoi je réponds qu’une plongée en apnée demande des compétences que je n’ai pas. Un livre-mémoire pour ne rien oublier et laisser une trace indélébile du passé. Un livre-hommage à mon père disparu trop tôt victime des autres et bourreau de lui-même et à tous les enfants objets qui n’ont pas eu la chance de sortir de l’emprise. Un livre-espoir parce que ce livre est la preuve que l’on peut vivre avec une souffrance et entrer en résilience.Sortir de la haine et de la colère, ne pas tomber dans le piège de la vengeance ne pas faire carrière de victime ni d’en commencer une de bourrelle. Je suis entrée en résilience comme on entre en religion. Nous ne sommes pas tous égaux devant la violence que nous subissons. Résiliente, je l’avais déjà été, enfant, sans le savoir, je pense avoir retrouvé le chemin de la résilience instinctivement.
Enfin, ce livre est un livre-information sur l’emprise et la violence psychologique. On évoque de plus en plus le SAP « syndrome d’aliénation parentale » sans différencier les sexes. Je préfère dire que j’ai souffert du syndrome d’aliénation maternelle.
J’ai toujours aimé écrire des poèmes, de courts textes ou des nouvelles mais jamais je n’aurais imaginé un jour écrire un livre de 140 pages et encore moins le voir publier. J’ai d’abord pensé à chercher un co-auteur parmi tous les auteurs que j’avais pu lire dans le but de m’informer comprendre et me reconstruire. De Guy Corneau en passant par Alexandre Jollien, Yvonne Poncet-Bonissol ou encore Isabelle Nazar-Agar., j’ai reçu des réponses standards sauf d’une seule personnalité : Jean-Charles-Bouchoux. Il m’a bien écrit qu’il ne pouvait rien pour moi comme les autres mais il a ajouté une petite phrase qui a agi comme une pichenette, celle qui me manquait, celle qui m’a donné confiance en moi : « ce sera douloureux mais salvateur » sous entendu que je l’écrive seule. Il a eu raison.
Ecrire m’a gardé en vie. En m’empêchant de parler, en refusant d’écouter ce que j’avais à dire, c’est toute une famille qui m’a contraint à écrire ce qu’elle refusait d’entendre.
Sandrine Driessens