Portrait de Frédéric Vignale

Portrait de Frédéric Vignale

Next (F9) vous propose des portraits de personnalités connues ou inconnues, des poètes ou des vendeurs de boutons, des gauchos ou des gauchers. L’important est de rêver. Chacune des personnalités est contactée personnellement, décide de sa photo à publier et raconte à Patrick Lowie un rêve marquant. Précision d’usage : ce portrait est un portrait onirique, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie.

Vous savez, me dit Frédéric Vignale, je n’aime pas trop sortir, je suis casanier, je suis un artiste, un intellectuel chic. Je fais rire, pleurer ou hurler sur les réseaux sociaux, je sais que j’aurais dû aller à New York pour réussir mais j’aime Paris. Je suis un artiste et j’aurais aimé être une femme mais j’ai cette moustache qui ne me lâche pas. J’aurais pu chanter mais j’aime l’image. Les images, en fait, je suis peu social, oui voilà, je suis un intellectuel chic. Il me montre ses derniers clichés très réussis d’hommes et de femmes capables de sauter au-delà de réverbères. Je lui réponds que je ne l’imagine pas en femme, et il ajoute aussi tôt : ah Patrick Lowie, vous savez… si j’avais été une femme j’aurais été lesbienne. Ses confidences dans ce rêve sont mystérieuses, tout le long de ce monologue, dont je ne transcris ici qu’une partie, je suis persuadé que ce n’est pas sa voix. J’entends même une voix polonaise sur un ton monocorde comme dans les films doublés à Varsovie pour la télévision. La peau de son visage tendue et brillante éclate. Je fais deux pas en arrière et remarque qu’il est dans un castelet. L’homme que je croyais être Frédéric Vignale, célèbre photographe parisien et auteur de plusieurs livres, n’était autre qu’une marionnette à gaine. Un homme à l’arrière me dit : ressemblant n’est-ce pas ? Il faisait froid, l’ambiance natale ou noëllesque diront certains avait décoré les rues de la ville. Les enfants, tous avec une moustache, applaudissent, les manipulateurs jouaient une pièce rare : Le coquillage. En me retournant, je découvre le vrai Frédéric Vignale dont l’aura, très romanesque, cette sorte de halo qui entoure chaque être humain, avec cette différence chez lui, qu’elle est vaste, lumineuse, puissante, immense et belle. Je sens mon cœur et mon cerveau exploser. Je m’observe dans le rétroviseur d’une Harley-Davidson et moi aussi j’ai cette moustache. Dans ce songe, il me raconte son rêve : Le seul dont je me souviens depuis trente ans c’est la fois où j’étais enfermé dans un immense coquillage au fond de la mer Caspienne qui tourne, tourne et tourne encore et encore sur lui-même très très très vite jusqu’à ce que je me réveille effrayé. Je vous ai convié ici pour que vous m’en expliquiez le sens. Serais-je devenu Professeur ès rêves ? Je réfléchis un instant et lui dis : avant votre naissance vous avez vécu, vers le sixième mois de grossesse de votre mère une turbulence, vous avez été particulièrement effrayé. C’est cet épisode qui a marqué le reste de votre vie. Cet événement s’est reproduit une autre fois, plus tard, récemment peut-être. C’est terminé, là, vous allez vivre. C’est la perle qui est enfermée dans le coquillage. Il faut en sortir maintenant. Si vous travaillez sur la culpabilité (le fond de la mer), vous allez sortir du coquillage et monter à la surface. Donc : réussir au-delà de ce que vous pourriez imaginer. Ne vous infligez aucun chagrin. Il m’observe et me dit : vous êtes un gourou ! Ce que je prends pour un compliment. Les enfants applaudissent à nouveau.

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