DELGADO, le Belge que vous adorerez détester !
"Le personnage de quarantenaire aigri voire méchant vous amènera dans son univers noire et cynique... mais c’est surtout drôle...
Un spectacle réservé aux personnes capables d’un juste discernement. Delgado, le Belge que vous adorerez détester ! "
Ca c’est le Pitch de l’auteur mais finalement il ne nous trompe pas sur la marchandise, Delgado, c’est du bon c’est du Belge, c’est pas fait pour les petits joueurs, les mous, les coincés et les peu curieux mais si on aime rire avec ses peurs, avec la société et qu’on cherche à découvrir de nouvelles personnalités uniques, complexes et douées, faut s’intéresser à ce DELGADO-là qui a un petit vélo, mais dans la tête lui et pour le plaisir de nos zygomatiques !
Bénédicte une amie belge qui vit en France depuis des années me dit qu’elle a craqué pour un de ses compatriotes et m’invite à L’instinct Théatre, un lieu petit et fantasmatique qui ressemble plus à un Boudoir érotique qu’à une salle de spectacle de prime abord mais qui est un merveilleux écrin pour un spectacle intimiste. Nous sommes un Samedi soir, la salle est pleine, un grand type mince à la mine patibulaire arrive sur scène, il râle, il critique, il raconte des histoires étranges, nous parle de l’Anniversaire d’un Jean-Pierre qui n’arrive jamais puis digresse et digresse encore. Au début c’est déstabilisant, surprenant mais l’animal est à l’aise sur scène, il tisse sa toile et nous fait parfaitement rentrer dans son Univers faussement cynique et noir sans parvenir tout à faire à nous faire croire que c’est lui et non pas un personnage.
Pourtant il le tient bien Delgado ce quarantenaire bouilleur, excessif, cruel, énervé, révolté, tendancieux qui parle de la Femme et de la Société avec le même oeil torve mais brillant, inspiré et tout de bon goût même dans le mauvais goût. Il a une gueule, une sacrée dégaine, une voix qui va bien avec la scène, la radio et le cinéma et les gestuelles qui vont avec.
Il ne fait pas beaucoup de compromis, il est de mauvais foi, il est trash, il est vivant, il est provocateur mais finalement une belle vérité se dégage de son show, faussement décousu, faussement tout.
Surtout il ne copie personne le Delgado qui trop longtemps avec Jean-Patrick comme prénom et commence à s’en affranchir. Il tape là où ça fait du mal et du bien à la fois, où ça dérape, où ça créait des rires gênés mais jubilatoires au final.
Ce Delgado a un bel avenir artistique, il finira au cinéma, à la télé, il rappelle des belges qu’on aime bien et qui ont du succès en France sauf que lui il est encore plus brut, plus ingérable, plus marquant et sans doute plus talentueux encore.
Va falloir être curieux et allez le découvrir avant qu’il ne devienne un Phénomène sinon vous serez des moutons de Panurge, des suiveurs, des rien du tout.
Delgado fait son show à l’Instinct Théatre, renseignez-vous, précipitez-vous. On vous aura prévenus.