Le Mélody… En sous-sol !

Le Mélody… En sous-sol !

Il y avait bien longtemps que je voulais me rendre dans ce restaurant, à la sortie de Senlis, vu que certaines de mes fréquentations picardes me le recommandaient.

La façade m’évoquait plutôt un restaurant routier dans lequel je m’étais, autrefois, régalé. Alors je me suis dit, pourquoi pas, vu qu’on ne peut être totalement déçu dans ce type d’établissement.

Beaucoup trop de plats, tant à la carte qu’au menu, me mirent la puce à l’oreille. Comment peut-on proposer, puis composer tout cela en même temps, même lorsqu’on a la réputation de Charly Grelet ?

Qu’importe, je suis là et je vais y rester, le temps d’un repas.

Le décor est plutôt tendance, même s’il est un peu trop flashy à mon goût et que j’ai l’impression d’entrer dans une boîte de bonbons acidulés. La jeune fille qui m’accueille est un peu timide. Elle me propose une table, en terrasse couverte. L’endroit à l’air très fréquenté et comme le prétend l’ami Petitrenaud, c’est bon signe… A moins que les gens n’aient plus de goût !

Mon choix s’arrête sur un menu abordable, à 24,90 euros, pour ne pas donner l’impression au client qu’il va en payer 25, soit 163,33 francs, ce qui n’est pas rien, aurait dit mon père !

Deux verrines me sont amenées, sur une assiette composée d’une salade mélangée semblant plus venir d’un sachet que du jardin ou de chez le maraîcher du coin. La vinaigrette est à l’identique, quant aux morceaux de saumon, ils nagent dans un fromage à la ciboulette, tout comme les morceaux d’asperges pour lilliputiens dans leur sauce hollandaise avec, en prime au fond, un peu d’eau de décongélation.

Le gratiné de volaille savoyard et son gratin dauphinois sont servis directement dans leurs ramequins d’origine, passés à la salamandre, puis présentés sur une assiette trop petite pour contenir les deux côte à côte.

Enfin la Dame Blanche arrive, sans surprise et avec beaucoup de crème Chantilly.

Rares sont les restaurants où je me régale vraiment et Le Mélody n’échappe pas à ce bien triste constat.

Lorsqu’on va au restaurant, ce n’est certainement pas pour manger du réchauffé de produits assemblés comme on le fait souvent, lorsqu’on a un temps limité pour la pause repas.

Le Mélody est juste la vitrine d’un grossiste de la bouffe industrielle réservée aux professionnels où l’on retrouve ce genre de verrines et de ramequins, de produits déjà prêts à l’emploi et terminés par un type de cuisson rapide. Ce n’est pas totalement mauvais, cela manque juste de classe et de raffinement et on est bien loin de la cuisine traditionnelle annoncée sur la devanture de l’établissement. Le Chef n’est certainement pas Maître-Restaurateur.

Des surgelés et des plats préparés, au Pays de la Gastronomie, c’est quand même un comble ! De surcroît, il y a malhonnêteté à ne pas prévenir les clients.

Les restaurants qui servent du frais, disparaissent peu à peu. Il paraît que les produits transformés seraient moins coûteux et puis ils ne nécessitent pas la place d’un Chef en cuisine, donc moins de personnels à payer.

On n’est quand même pas loin de bouffer des insectes et des larves !