Retour à la table Carnacoise de Thomas Chauvet
Après une longue hésitation, en regardant le menu du restaurant du Tumulus de Carnac et en découvrant un poisson cuisiné au chocolat blanc, je me décide enfin à entrer dans ce magnifique temple dédié à l’art de la table, accompagné de mon complice gourmet et ami Jean-Louis Mathot, fort du souvenir exceptionnel de notre escapade de l’an dernier, lequel me convie à laisser mon à priori au vestiaire.
Il faut dire que le Chef Thomas Chauvet n’en fait qu’à sa tête car il peut très bien prévoir un menu, la veille, pour le changer totalement à quelques heures du service, le lendemain et selon ses humeurs du moment. Aujourd’hui, il n’a rien trouvé de mieux que cette étonnante création qui consiste à marier un Saint-Pierre avec une sauce aux arômes de vanille chocolatée.
Ce Chef à la dinguerie de son génie et nous nous laissons embarquer, les yeux fermés, dans cette traversée qui va s’avérer surprenante de saveurs, de délices et de raffinements. Un moment fort en émotions, un tourbillon de plaisirs qu’il est impossible d’oublier, tel un premier amour.
Thomas Chauvet est à la cuisine bretonne ce que Karl Lagerfeld est à la Haute-Couture parisienne. Ces deux hommes sont des perfectionnistes maladifs mais ils apportent des notes de noblesse, à leurs arts respectifs.
Le Chef Breton ne laisse aucune place à la médiocrité et ne peut se contenter de l’à peu près. Il lui faut sublimer ses œuvres en les signant de sa main majestueuse, au creux de nos assiettes. Thomas Chauvet ne vit pas sur ses acquis et souhaite se dépasser sans cesse, afin de mieux nous surprendre, jusqu’à se demander où cela va s’arrêter. Il est tellement doué qu’il arriverait à faire manger un bœuf à une hirondelle.
Au Tumulus, tout est dans l’authenticité et ce n’est pas un hasard si Thomas Chauvet vient de décrocher deux fourchettes au Guide Michelin et que le Grand Alain Ducasse recommande cet établissement remarquable.
Avec Thomas, vous partirez dans de longs voyages de découvertes gustatives, aux accents bretons, qui raviront vos papilles, grâce à des mariages de l’improbable.
Quant au Maître d’Hôtel, il est bien rare de rencontrer des passionnés comme lui. Un vrai conseiller qui vante la cuisine de ce Chef qui sort vraiment des sentiers battus.
En ce jeudi 27 septembre 2012, voici ce qui nous a été servi pour le menu gourmand à 55 euros, afin de clôturer agréablement notre périple autour des Tables Morbihannaises :
Terrine de foie gras pané de noix de coco chutney et compotée de poire.
Suprême de pigeon cuit basse température et purée de betteraves framboises sur coulis de sauge avec cèpes et figues rôties.
Saint-Pierre velouté chocolat blanc fruits de la passion à la crème de céleri avocat et asperges.
Ganache chocolat citron biscuit breton au combawa mousseux arabica et glaçage caramel.