La crêperie de Quiberon, c’est un peu la Bretagne à Paris
A la recherche d’une vraie crêperie bretonne sur Paris, il vous faudra vous rendre dans le quartier de la Gare Montparnasse, seul endroit où sont arrivés autrefois des flots de Bretons sur la Capitale. Tout comme les Auvergnats, les Bretons achetèrent des brasseries et autres échoppes pour accueillir leurs compatriotes en exil à Paris, afin de ne pas rompre brutalement avec la tradition.
A Montparnasse on peut apprendre la langue bretonne, en même temps que la danse fisel, tout en jouant de la cornemuse et de la bombarde. Chaque Breton, éloigné de sa patrie d‘origine, pourra trouver ici un peu de la chaleur de cette magnifique terre Celte de son enfance via la Mission Bretonne du 22 de la rue Delambre.
Les rues alentour regorgent de crêperies et de restaurants de cette belle terre d’Armorique. Il suffit de naviguer entre les rues du Maine, d’Odessa et du Montparnasse pour s’en rendre compte.
Parmi toutes les crêperies, aux noms tous plus alléchants les uns que les autres, un nom attire particulièrement mon attention car l’établissement, tout petit, porte l’enseigne « Crêperie de Quiberon ». Loin de moi l’idée de sublimer ma chère Terre Morbihannaise, mais mes souvenirs d’enfance m’entraînent indubitablement vers cette unique route qui sépare ce magnifique petit Bourg de Plouharnel de la presqu’île de Quiberon. Je me revois alors dans la 2 CV Citroën de mon cher « Pépé Danic », sur cette longue bande droite goudronnée que je croyais être une route sans fin.
C’est là et nulle part ailleurs que nous décidons de faire escale. L’endroit est une petite bonbonnière qui fleure déjà bon la rusticité de mes vieux cafés bretons d’antan. Dans notre tête, nous sommes déjà en voyage, même s’il manque l’essentiel composé d’embruns marins chargés d’iode et porteurs d’effluves de goémon.
L’accueil est sympathique, la patronne est souriante et très commerçante, le patron est Breton, tout comme le Chef et le jeune serveur qui a su capter toute l‘attention de Matilda-Rose.
Le cinéaste et photographe Frédéric Vignale prend place, aux côtés de sa fille l’actrice Matilda-Rose, pendant que j’essaye de trouver la mienne auprès de l’imposant comédien et acteur Peire Goudouli. C’est dans ce carré réservé aux joyeux lurons et après un bon kir breton à la mûre (cidre et sirop de mûres) que nous commençons nos agapes par des galettes de blé noir fourrées aux oignons confits et caramélisés, sur lesquelles reposent une généreuse saucisse de Bretagne goûteuse et aux bons morceaux de jambon de porc pas gras.
Notre repas est copieusement arrosé de 2 pichets de 1 litre de gouleyant cidre de Bretagne, lequel garde sa belle fraîcheur intacte, sa longueur en bouche étonnante et son pétillant, même lorsqu’il est versé dans nos larges bolées de grès.
Pendant que Matilda-Rose se régale de crêpes au Nutella, nous terminons notre escapade gourmande sur une petite note sucrée, en nous délectant de belles crêpes à la glace vanille nappées de caramel au beurre salé… Un grand moment de jouissance gustative et un heureux mariage entre le froid et le chaud !
Crêperie de Quiberon
53, rue du Montparnasse
75014 PARIS
Tél. 01.43.35.26.68