Leïla Olivesi femme libre chevauche sur son clavier jazz jusqu’à l’extase !

Leïla Olivesi femme libre chevauche sur son clavier jazz jusqu'à l'extase !

Leïla Olivesi jeune pianiste compositrice et arrangeuse franco-mauritannienne est tombée dans le jazz très jeune. Déjà deux albums derrière elle et toute la vie devant pour vivre pleinement sa musique. Elle incarne les voix des femmes berbères riches de leur parole et de leur culture desquelles jaillissent le combat pour la liberté des femmes libres mais aussi le caractère corse bien trempé. Je ne saurai trop vous encourager à découvrir et rencontrer Leïla Olivesi, si généreuse de son art pour qu’elle prenne son envol créatif et jouissif à travers le monde via les notes bleues qui la tiennent en osmose musicale.

Leïla Olivesi est tombée en passion pour le jazz dès ses treize ans où elle a commencé à rayonner au sein de la troupe des P’titis Loups du jazz, enregistrant coup sur coup quatre albums et tâtant déjà des grandes scènes parisiennes. L’esprit alerte, en grandissant elle obtient une maîtrise de philo à la Sorbonne mais aussi un diplôme de piano jazz et composition.

En 2002 elle crée sa jeune formation musicale le Brahma Sextet (Leila Olivesi : piano / Jeanne Added  : vocal / Julien Alquir  : trompette et bugle / Jean-Philippe Scali  : saxophones alto baryton / Benjamin Body  : contrebasse / Donald Kontomanou  : batterie) avec lesquels elle s’illustre dans différents concours. "Frida" (2004) est son premier album enregistré qui reçoit un prix Sacem. Déjà elle rend un premier hommage, comme elle le dit si justement « aux grandes figures féminines qui ont marqué l’histoire et surtout la culture  ». Frida Kahlo (art pictural) Isadora Duncan (danse et chorégraphie), Virginia Woolf (écrivaine) rayonnent dans son coeur. Déjà les envolées lyriques dans les sables chauds des déserts aux couleurs chamarrées bousculent ses mélodies. Sa musique donne de la voix, véritable instrument de musique à part entière.

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Toujours très ouverte à tous les univers et à la convialité musicale, elle participe aussi à un groupe de salsa au féminin Métiswing. De son plaisir non feint de mélanger les sonorités et faire tomber les frontières, en 2007, elle sort « L’Etrange fleur  » qu’elle dédie à sa mère Djamila Olivesi, une autre femme merveilleuse, encorsoleuse, et rebelle. « En habillant de musique les poèmes de ma mère, j’ai été motivée par l’amour de la langue et les valeurs qu’elle défendait à travers sa poésie, la liberté d’expression, la liberté du désir et de la création fémine. Ici, Aicha Kadicha est bien plus que la sorcière dont on raconte l’histoire aux enfants. Elle incarne toutes les femmes du monde. Porteuse, de sens, de vie et d’espoir, elle se rebelle pour que le monde soit seulement beau. Aicha Kadicha est une femme intemporelle qui détient le savoir des savoirs : « je te dirai la vie ». Magie de la femme ».

Aicha Kadicha me rappelle d’autres femmes berbères rebelles et émancipées : la Kahina dans les Aurès et Fadma N Summer en Kabylie. C’est tout naturellement portée par les flux de liberté, que Leïla pointa du regard sa musique sur cette femme riche d’inspiration. « Il était tout naturel que la musique vienne se lover entre les mots pour exprimer sa part de merveilleux, de rébellion et de sensualité, dans un jeu d’échos et de peinture, poésie et musique  ».

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En effet, les mots font frissonner nos oreilles sur le tempo gracile de Leïla et les illustrations des textes sur des peintures sur verre de Fatiha Rahou nous transportent sur un quatuor accort. Leila Olivesi  : piano / Manu Codjia  : guitare / Chris Jennings  : basse / Donald Kontomanou  : drums avec en invités magiques : Elisabeth Kontomanou  : vocal et Boris Pokora  : ténor sax, la vraiment belle équipe !

Manu Codjia au manche de sa guitare a le talent d’un Pierrejean Gaucher ayant frayé un jazz fusion sans trop abuser d’un Abus Dangereux jusque dans les partoches d’un Frank Zappa  ! La famille Kontomanou s’entend à merveille sur cet album.

On aurait pu penser que Leïla s’endorme sur ce chef d’œuvre, et bien surtout pas. Elle varie les plaisirs et, entre 2007 et 2009, elle compose même quelques musiques de films.

Actuellement elle tourne avec un quintet : Leïla Olivesi  : piano / Manu Codjia : guitare / Emile Parisien  : guitare / Yoni Zelnik  : contrebasse et Donald Kontomanou  : batterie.

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Dans la verve de Laurent Coq et son appel aux états généraux du jazz dont je me suis déjà fait l’écho, quant à la mort du jazz à petit feu par la non reconnaissance des musiciennes et musiciens, Leïla est concernée par ce phénomène mercantile qui tue toutes les créations. Furie des temps et système économique qui casse les talents, elle est encore obligée de s’autoproduire et lance un appel de soutien à la création de « Queens » son prochain album.

Cette femme merveilleuse a besoin de tout notre appui pour s’affirmer et s’affranchir des limites intemporelles et géographiques musicales et jouir son art en collectif, telle la femme libre et créative qu’elle est, épanouie en compagnie de ses musiciens. Même qu’un jour, c’est certain, elle partagera la scène avec Wayne Shorter  !

Longue vie à toutes les créations passées et dans l’avenir à Leïla et à toutes ses ziziques. Bonne route. Aussi j’espère, à toutes et tous les prochains concerts qui viendront à votre portée de notes vous extasier sur cette artiste vraiment unique et si tonique dans ses créations et variations.

http://www.leilaolivesi.com/