Olivier Chapuis « UN MALE NECESSAIRE »

Olivier Chapuis « UN MALE NECESSAIRE »

Olivier Chapuis d’Orgeval est un mal nécessaire dans cette Société de l’Information plurielle qui s’essouffle et s’affaiblit à trop se fuir elle-même. Entendez, qu’il est peut-être la conscience trouble, la zone d’ombre de ce que nous n’oserions plus être en ce monde, car gouvernés par la facilité et la commodité de la pensée unique, consensuelle.

Olivier Chapuis est un double générique, un prête-nom que la bonne morale refreine en chacun de nous ; épicurien, inverti, obsédé, grande gueule mal polie et extravagante, il dit à notre place les affres de son monde moderne, ni mieux ni pire qu’un autre, mais avec une volonté farouche de crier sa vérité quoi qu’il lui en coûte en représailles. Ajoutez à cela un esprit analytique et une verve impertinente qui font souvent mouche dans le texte, qui vont à l’encontre des idées reçues.

Ce serait une belle erreur de voir dans la Violence et la mauvaise foi de Chapuis, une forme de complaisance avec la provocation gratuite et tout azimut. La logorrhée d’Olivier, c’est son style, l’excessif de ses propos son flow, sa rythmique personnelle son empreinte, sa marque littéraire, inimitable, baroque et joyeuse.

Les sujets qu’ils caressent de sa plume tendancieuse sont beaux, tendres ou futiles, dangereux, forts et pertinents, capable du meilleur comme de l’a peu près, on pardonne tout à ce diable insaisissable qui nous emmène toujours vers des terrains vierges, des contrées jamais foulées par le journaliste d’actualité, le chroniqueur de presse écrite ou le sociologue.

D’ailleurs le travail de Chapuis dépasse largement le cadre rigide du journalisme ou de l’observateur stricto sensu des médias. C’est en artiste libre, en activiste du quotidien qu’il se pose et s’expose, déchaînant les haines et les passions ininterrompues.

La politique, les people, la religion, la télévision, les préférences sexuelles, la lutte contre la beaufitude, l’actualité sont les thèmes de prédilection de ce lillois trentenaire qui dans une autre époque médiatique n’aurait jamais pu s’exprimer publiquement, aussi librement dans sa croisade laïque anti-tabou.
Chapuis aurait été brûlé ou emprisonné au moyen Age et à peu près à tous les siècles, mais sur Internet ou dans les magazines, ont lui offre une tribune comme on le ferait à un fou du roi à qui l’on pardonnerait tout.

Exemple de la démocratisation, chantre souple d’une nouvelle manière de dire, il est l’artisan d’une cosmogonie décomplexée qui ose se positionner dans l’arène d’expression et argumenter avec les plus grands au sein d’une vaste enquête d’opinion publique, de débat libéré.

Olivier se trouve à l’endroit exact où le bas blesse, où les dents grincent, où les masques tombent. C’est pour cela qu’on peut le remercier d’oser prendre les coups à notre place et de faire ainsi avancer le monde et reculer l’immonde.