LA MARCHE DU CRABE : guitare, plage, et crustacé à pinces.

LA MARCHE DU CRABE : guitare, plage, et crustacé à pinces.

Issue du film d’animation « La révolution des crabes » primé au festival d’Annecy, Arthur de Pins adapte cette révolution en une trilogie. Des crabes et des hommes, des crabes contre des crabes, le monde de ces bêtes à pattes qui se déplacent avec une direction très précise et unique. Le crabe carré, le plus petit de son espèce, veut évoluer !

Cancer Simplicimus Vulgaris. C’est le nom du crabe le moins évolué et le moins doué des crustacés, il se déplace juste suivant une ligne, horizontale ou verticale, mais peut importe, il ne peux pas tourner, ni virer, ni courber son chemin, c’est la nature, c’est ainsi. Tout doit rester carré , comme la forme de sa carapace. Ce petit crabe a peur des humains, il ne peut lui échapper, facile à saisir même par un enfant. Le crustacé carré est en danger permanent, il peut se prendre dans la corde d’une guitare, se faire démantibuler les pattes avant de finir dans un plat cuisiné. L’insécurité règne même entre crabes, et particulièrement avec les tourteaux !

Du côté des humains : un journaliste de télévision, Landerneau,veut filmer ces crabes,ça change des éternels rapports sexuels et l’esprit chasseur des fauves en pleine savane. Il est persuadé que cette espèce est en possible évolution ! Les crabes pourraient mettre fin à l’Humanité ! Et cette hypothèse va séduire le producteur pourtant plus penché vers les fauves qui chassent et baisent un peu partout dans la savane.
Landerneau va croiser la famille Ducrouet, le père est affilié à Greenpeace, il manifeste et bloque la mer contre la construction d’une pipe line. Il n’a rien contre l’évolution du crabe.

Revenons aux crabes. Le Cancer Simplicimus Vulgaris, ce petit carré à pattes. Il veut évoluer ! L’un d’eux veut se révolter ! Il suffit de se faire prendre aussi facilement par les humains, de se déplacer uniquement dans un sens ordonné par la nature. Le crabe a une conscience, et ainsi commence la mutation, par un simple prénom : l’un s’appellera Bateau , et un autre Soleil. C’est un début, mais il en faut plus ! Ce n’est pas rien d’échapper à ces géants, ces plus forts, comme la bande des tourteaux, ou les terribles enfants humains qui vont les démembrer de leurs pattes ! Enfin, tous ne se sont pas si mauvais, surtout si le crabe croise une jolie femme sensible à leur cause de ne pas se faire écraser, et déposer un baiser sur la carapace. Mais surtout, il faut dévier la nature de leur déplacement ! Il faut tourner ! Faire une courbe, pouvoir quitter la ligne droite horizontale ou verticale ! Mais comment y arriver ?

Au large, un bateau de tourisme avec pour clientèle des allemands. Le commandant est déboussolé, il en veut à sa femme, ou aux touristes … ?!
La percussion entre le Greenpeace et les touristes pourrait apporter la fuite vers une courbe pour le crabe carré ?! Un incident qui pourrait créer une révolution , une autre marche ?

Dans son style graphique, De Pins profite pour donner de la simplicité à son dessin numérique et vectoriel, il n’a pas besoin de fourmiller dans les détails d’une ombre, d’une courbe. De grandes casés, des paysages très large, de grandes ombres pour tout ce qui peut recouvrir les petits crustacés, d’un rocher, de tourteaux, ou des enfants arracheurs de pattes. Le découpage est rapide, efficace, tout au long du scénario de son premier volume sur la trilogie, il n’a pas besoin de beaucoup de détails, ni de prendre une réflexion profonde, Arthur de Pins ne perd pas de temps avec son lecteur, il l’embarque tout de suite dans la ballade du crabe, dans sa réflexion, sa philosophie pour muter, pour évoluer, un grand premier pas pour quelques milliers de fait par ce petit cancer simplicimus vulgaris.

Arthur de Pins dépose un brin de philosophie sur cette « Marche du crabe ». Il veut son évolution, son avancement parmi les autres crustacés, une guitare, un bateau ,le soleil, la plage, et qu’ils fassent front aux humains ! D’un côté il montre ces vulgaires carrés à pattes , à la fois trouillard, paresseux sur leur évolution, le côté « ne changeons pas ce que la nature nous donne », mais tout au long d’un déplacement sur la verticale et l’horizontale, entre la plage et la mer, avec en obstacle, en collusion, un bateau, une corde de guitare, des humains. L’homme ajouté au média, avec Landerneau, un journaliste, reporter, qui croit à l’évolution possible des petits crustacés à pinces ! Il dramatise la situation, le crabe va prendre le dessus sur nous ! C’est la fin de l’être humain au profit du crabe.

« La marche du crabe » entre dans la collection NoCtanbule de chez Soleil, où chaque auteur peut prendre ses libertés graphique à travers l’adaptation d’œuvres de la littérature, un travail, une émotion personnelle, avec une force et une originalité dans le récit.

Amis des crustacés, le crabe pourrait bien être aussi dangereux que les animaux féroces de la savane ! Alors préparez vous à l’évolution, à la nouvelle condition du Cancer Simplicimus Vulgaris, dit le crabe carré !

Attention, une preuve avance déjà l’hypothèse de cette fin de l’humanité par la force des crabes : « La Marche des crabes » : La Condition des crabes , est sélectionné dans les Essentiels pour le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Le crabe peut prétendre au Fauve !

LA MARCHE DU CRABE (trilogie – premier volume) : la condition des crabes - Arthur de Pins (scénario et dessin ) / Soleil – collection NoCtembule.