EPOXY : mythologie grecque et l’érotisme

EPOXY : mythologie grecque et l'érotisme

Nouvelle édition pour Epoxy, publié pour la première fois en 1968. Paul Cuvelier, à ce moment là co-fondateur d’un journal pour les 7 à 77 ans, le journal de Tintin, désire faire un album érotique, dessiner une femme nue.
Il trouve sur son chemin, un tout jeune scénariste, dont son talent n’est plus à prouver aujourd’hui avec des succès de Thorgal à Largo Winch (des héros très malmenés ! ) : Jean Van Hamme. Récit épique et érotique, sans explicite, plongez dans la légende de Epoxy !

Une femme est bousculée par les dieux de la mythologie grecque. Epoxy va se retrouver ainsi d’un dieu à un mythe, pour qu’ils abusent de son corps, sexuellement, telle une esclave.
Epoxy navigue sur un petit bateau à voile. Elle est kidnappée et emmenée dans un lieu où se prélasse et se font préparer des jeunes femmes pour une expérience sexuelle auprès d’un bien étrange un vieil homme mis à part sa tête, le reste de son corps est monstrueux avec des tentacules. Il expérimente des jeunes femmes dans un but purement sexuel, par perversité. Et au fil de l’histoire, Epoxy va devoir se donner de corps et de bien vestimentaire, au fils de nombreux rebondissements, elle se soumettre et fuir la cruauté et la perversité mythes : la reine des Amazones en fait son esclave sexuelle, pour des plaisirs féminins, Après l’attaque des Amazones par Hercule et ses amis, Epoxy se retrouve dans les bras de Thésée. Abandonnée par une étreinte dans les hautes herbes, la belle femme profite d’un lac où elle manque de se noyer. Elle est secourue par un Centaure. Mais sa beauté, son corps va pousser un gentiment de jalousie sur plus d’un au sein du troupeau de ces bêtes mi-homme mi-cheval.
Epoxy fuit, elle se retrouve sans cesse dans le sacrifice, l’héroïne grecque va se retrouver même dans une orgie sexuelle organisée par Dyonisos. Par courage, face à Psychée condamnée par Aphrodite, elle prend sa place. Jusqu’aux hommes d’aujourd’hui, elle va se retrouver dans cette spirale des mauvaises intentions des dieux de la mythologie grecque. Ils agissent sans raison, comme pour punir les hommes, punir une femme par le jeu du sacrifice sexuel.

Cette nouvelle édition de EPOXY est ici en noir et blanc (elle était en couleur lors de sa première édition), dans une couverture cartonnée et toilée sur la tranche, avec son papier proche du canson à grain, ce qui donne un rendu exceptionnel sur le dessin de Cuvelier.
Cuvelier a un dessin qui se rapproche des comics américains, entre pinceau et plume, les corps réalistes, musclés chez les hommes, et la courbe favorable à l’érotisme et la sensualité chez les femmes. Epoxy est la seule brune de l’aventure. Il prend plaisir à dessiner ces corps féminin dans des poses lascives, voir prête à donner du plaisir sexuel, érotique, sans tomber dans le cru ou la pornographie.
Au scénario, le jeune Jean Van Hamme a de la ressource, on sent déjà sa patte par cette histoires aux nombreux rebondissements : il traîne Epoxy en danger, et au dernier moment , au moment de passer à la page suivante, à un nouveau chapitre, le scénariste arrive à donner un ressort supplémentaire, une botte secrète. Il a créée une nouvelle mythologie avec Epoxy, une recherche surement bien documenté, comme pour un roman, où Jean Van Hamme a ressortit le côté pervers des dieux imaginés par les hommes.
Et cette thématique des dieux, des hommes de pouvoir qui s’en prennent à l’homme, va se retrouver dans les bandes dessinées signées par Jean Van Hamme : Thorgal : un homme manipulé par des dieux de la mythologie nordique ; XIII : un homme sans souvenir manipulé par les politiciens, la CIA …

EPOXY a ce petit défaut de ne pas trop montré des scènes explicites, comme l’accouplement avec la reine des Amazones, ou Thésée. Cuvelier avait cette envie de réaliser une bande dessinée érotique, de laisser de côté le temps d’un livre, le « journal de Tintin » (pour les 7 à 77 ans) , et adresser son talent de dessinateur aux adultes, à travers les traits et les courbes de Epoxy. C’est un ouvrage qui mérite de se pencher un peu plus sur notre patrimoine via cette grande année révolutionnaire : 1968, date de la première parution. C’est le premier scénario pour Jean Van Hamme avant de connaître le succès d’aujourd’hui, le premier essais du dessin érotique pour Cuvelier, dont on peut s’imaginer un carnet ou deux, rempli de dessins érotiques, prêt à envahir des planches. Tout est en place au fil d’une histoire inédite à rebondissements, où tout va très vite entre deux escapade de la belle brune grecque.

Epoxy est à lire, à découvrir, à re-lire dans cette nouvelle édition, entre une collection dédiée au patrimoine, à l’érotisme, où l’aventure, l’action s’accompagne de sensualité, le dieu, le mythe prêt à se battre, à prendre une femme entre ses mains pour simple plaisir, ou cruauté, la tourmente, et ce jusqu’à la dernière page !

Et si vous êtes proche de la Belgique, retrouvez des planches de EPOXY à l’exposition « Sexties » au Bozar (Palais des Beaux Arts – 23 rue Ravistein – Bruxelle) jusqu’au 3 janvier 2010.

EPOXY / Paul CUVELIER (dessin) & Jean VAN HAMME (scénario) / Le Lombard