Total invente la destruction durable

Total invente la destruction durable

Le 8 octobre, pour dénoncer un « crime climatique », une trentaine de militants de Greenpeace ont pénétré au petit matin sur le site de la raffinerie Total de Gonfreville-l’Orcher, près du Havre. Déjouant la vigilance des services de sécurité, ils ont déployé des banderoles sur une immense citerne et sur des cheminées hautes de 75 mètres.

Il y a quelques jours, Greenpeace mobilisait des militant-e-s écolo-naturistes qui posaient nu-e-s dans un vignoble devant les objectifs du photographe Spencer Tunik. Sans la moindre feuille de vigne, ils protestaient contre l’inertie des gouvernements et des industriels face aux risques engendrés par le réchauffement climatique.

Aujourd’hui, à soixante jours du sommet de Copenhague, Greenpeace a lancé une action spectaculaire dans la tradition des actions directes non-violentes qui font sa réputation internationale. En déployant des banderoles au slogan ravageur, Total invente la destruction durable, Greenpeace entend dénoncer la responsabilité du groupe pétrolier dans les changements climatiques. Dans le collimateur des écologistes, les investissements faramineux que Total réalise dans l’exploitation des sables bitumineux au Canada (dans l’État de l’Alberta) et à Madagascar. Le groupe Total a investi plus de 8 milliards d’euros en Alberta et prévoit d’en investir dix de plus dans les dix prochaines années en Alberta et à Madagascar.

« Il s’agit d’un crime climatique commis en toute impunité, explique Yannick Rousselet, chargé de la campagne Énergie à Greenpeace France. Les sables bitumineux, c’est la façon la plus sale et la plus chère d’extraire et de produire du pétrole. Le pétrole issu de ces sables génère cinq fois plus de gaz à effet de serre que celui issu des gisements classiques. L’exploitation de ce pétrole nécessite aussi un gaspillage ahurissant d’énergie (gaz, électricité, carburant, etc.) et d’eau. »

L’opération engagée à Gonfreville l’Orcher (Seine-Maritime) se situe dans la dynamique des actions menées depuis trois semaines par Greenpeace en Alberta (Canada) où des militants français, brésiliens, québécois et australiens ont successivement occupé et bloqué deux mines à ciel ouvert, puis une usine du groupe Shell. Greenpeace annonce des actions similaires dans les semaines à venir.

Suite du feuilleton sur le site de Greenpeace