Les artistes sont des paresseux comme les autres

Les artistes sont des paresseux comme les autres

Je ne sais pas si vous lisez les journaux ou écoutez la radio mais le monde musical va mal. Mis à part ça, à la télé par contre, tout va bien. Claude François va bientôt sortir sa compilation d’inédits (1 titre sur 20 gold multi-diffusés) et Gilbert Becaud investit l’Olympia de Bruno Cocatrix en septembre 2005.

Donc, dans les endroits ou l’information présente et le futur de notre société passionne encore quelques personnes, plus d’un tiers de nos charmants artistes sont en train ou vont passer à la trappe de la rentabilité. Hé oui, vivre d’un contrat paraphé par une multinationale doit en contrepartie rapporter beaucoup d’oseilles, c’est ce que formule et statistiques d’Excel démontre.

A vrai dire, on n’a pas élevé les peintres pour en faire du bâtiment et l’on a pas sortis un disque pour le bonheur de l’entendre. Ce qui compte en fin de compte (en banque), c’est la colonne crédit lorsqu’on a amortis une production, une réalisation, une promotion et un clip avec des filles pulpeuses. Savoir que le chanteur a élevé son ouvre à un niveau proche du sublime pour satisfaire le mélomane, on s’en bat les couilles chez « Monsieur Madame Maison de Disque ». « Bénéfice pour mes fesses » dirait la vierge musicale qui n’a pas un langage châtié depuis lulure.

Avant, quand nous vivions dans un monde intègre, nous avions facilement le représentant crapuleux du système avec son logo de mondialiste mappemonde pour nous scandaliser. Son petit patron bohème qui trouait ses chaussettes et le procès en hérésie d’un manque d’appétence artistique pouvait rapidement terminer par une condamnation exemplaire. Nous sommes et resteront l’exception culturelle française.

Seulement depuis quelques temps, les autres, ceux qui signaient des gens par convictions, ces bons représentants d’une industrie musicales qui avaient quittés la cour de récréation avec des principes de passionnés pour se lancer dans la vie active par envie et non par profits, bhen ceux là aussi à chasser leurs désirs derrière leur médiocrité, sont devenus des comptables.

Alors que reste t’il de nos vingt ans ? Le satané graveur de CD, son propriétaire sans scrupule et la mère de David Bowie qui pleure tout son saoul de fils, car il ne paye plus la rente pour survivre en maison de retraite ? l’image souriante d’un Patrick Fiori demandant, de juste grâce, d’arrêter ce massacre en Corse du Sud pour l’avenir de son nouvel album ? ou un avenir sacrément intéressant pour « la vraie » production musicale.

Car un artiste sans maison de disques, c’est surtout un artiste libre. Donc sans contraintes. Dans l’obligation de réussir un retour, avec le goût de la revanche dans l’arrière dent de lait de ses succès passées.

C’est aussi, peut être, l’ouverture des hostilités entre les cons et nous. Serrons nous les coudes. Laissons le médiocre inventorier sa liste de MP3 et amusons nous à rempiler pour 20 ans dans notre classification de notre discothèque idéal et original. Faisons vivres les labels indépendants qui récolteront, par la bêtises des puissants, la réussite. Cet avantage conjoncturel, rendant sur le temps, un projet de structure adapté à des artistes en manque de soutiens mélodieux, viable.

C’est la fin des phénoménales semaines de prises de têtes en studio pour hachurer de trop plein un disque brillant au naturel. C’est peut être, je me garde bien d’être trop optimiste, pour catapulter sur CD ou Vinyle un set live, sûrement plus jouissif et instinctif à la première prise.

L’argent a toujours mené le monde mais n’a jamais créer le bon. La brute et le truand sûrement.

Enfin, soulignons que malgré la charrette de chanteur qui va devoir s’enterrer l’amour propre dans le travail pour se renouveler (ou mourir), malgré le cri unanime des fans de ces dits artistes qui sentent le couperet de l’injustice taillader le coup rasé de leurs protégés, malgré le pacte avec le diable qui indubitablement arrive à ce genre d’extrémité, hé bien la rupture de ces contrats ,souvent pharaoniques, n’est pas quelques chose qu’il faut condamner.

Je pense au Smicard qui taffe toute la sainte journée, au conseiller de l’ANPE qui ne trouve pas un travail décent à la jeune Patricia Lecomte, prometteuse chanteuse de karaoké injustement méconnue, et je tenais à surtout remercier les maisons de disques qui pourront supprimer des contrats d’artistes pour garder l’ensemble de leur personnel compétant (attaché de presse, assistant chef de produit, etc.) sans devoir là aussi mettre une liste de nom hautement plus tragique que la perte d’un million d’euro pour produire un disque.

Gageons également, que les multinationales n’engageront plus de stagiaires pour exercer le métier d’un contractuel à plein temps de 60 heures et offriront des primes de bon et loyaux sévices aux journalistes intègres.

Le monde meilleur est en marche. Ce n’est pas une mauvaise pub d’Aréva planante mais une grosse bombe atomique produite dans un monde de SIMS.