La femme parfaite

La femme parfaite

Comme un coup de baguette magique, je recherche la femme parfaite. Celle qui me fera regretter les histoires passées. Le mariage présent et les divorces futurs.

Mon corps pourrit de l’intérieur. A cause du coeur. Je souhaite la trouver rapidement. On me soutiens, dans le Sud-Finistère, qu’elles existent. Ces amazones extraordinaires qui se couperaient un sein pour te faire plaisir. Le mystère des êtres aimées est d’une complexité dont j’ai du mal à sonder le fond.

Avant qu’il ne soit trop tard.

Avant la mort évidemment qui me prendra un de ces quatre matin.

Pourtant j’ai tout. Je ne vois pas pourquoi je cherche infiniment mieux. Parfois l’homme doit se contenter d’un ventre plat, se transformer matérialiste et accepter son sort.

Pourtant. j’ai toujours espoir d’y croire. Ce n’est pas de ma faute. La pierre philosophale, l’alchimie du sang mêlé. Les sexes chauds et gluants avides de rencontres. Les dessous de tables. Les caves obscures souillées sur les murs de vapeur d’eau.

J’ai légué mon coeur à ma tante. Elle l’a mise au clou, il n’en vaut pas un. Tombé à terre, du haut du mont, mangé par un chat vorace, je suis devenu anarchrist et antimonarchiste, les mots d’amour aux pages collées du missel, le sont par action du sel et de la pluie. Des pleurs.

Le soir est le seul moment de la journée qui ne manque pas de panache. Quelle action essentielle que celle de recouvrir la lumière de son empreinte de java. Les réverbères plantés, là, rectilignes, par un essaim de la Direction.Departemental. De l’Equipement sont majestueux. Il faudrait les emporter. Les faire pousser dans un bac à ambiance. Ceux sensés faire aimer la vie aux résidents universitaires. Mettre la graine par sympathie pour le haut et le génie du mal. Les voir croître, détruire le ciment de la terrasse du voisin supérieur au moment de l’adolescence et finir par sentir la chaleur de l’éclat.

Toutes ces actions pour des poufiasses. Celles qui aiment entendre parler de cieux, d’étoiles. D’unique. Amasser par à coup, le paradis sur terre. Alors par manque de conviction, trou noir intergalactique à tous ces boni mensonges, pestiférés de toutes ces bonimenteuses aux jambes si fines, je suis bien heureux de ne plus croire et d’en avoir fait mon deuil, j’ai exorcisé mes frères de ces vipères. Je suis le round-up non coupé à l’eau.

Je fais fondre et extermine leurs dernières ambitions à ces jolies princesses, sur le prince charmant.

Ma vie est remplie. Les casseroles sous la gazinière, le four à gaz et une chambre avec vu sur des champs. Mais l’horizon est terne. Le corbeau qui prise mes boyaux tousse beaucoup en ce moment. Il aurait un rasoir à plumer sa noirceur il deviendrait chauve.

On me désigne infréquentable du doigt de la misère et j’en suis plutôt fier. Les cendres sur ma veste et mon sourire condescendant, ma maestria face a l’armée du désir, font tout mon charme. Dans ma colère du monde, j’oublie que je vis.

Je suis, à l’évidence, admissible au bachot du mal.

Ma collègue de bureau n’a pas de cheveux soyeux, son ordinateur récupère ses pellicules et la lettre B est complètement recouverte de neige. Elle n’a vraiment rien d’attirant. Pourtant elle est plus jeune que moi. D’un demi-siècle. Je lui rend la vie impossible.

Je pense lui faire rattraper notre écart d’âge.

Sainte Marie du clavier azerty. Priez pour mon salut. Elle pense arrêter les balles avec son cul. Mais le sniper embusqué dans l’aménagement du territoire du service communication va lui en mettre un coup.

La rage aux dents je lui en fait baver. On ne passera jamais de bonnes vacances ensemble. Notre couple est mort né. Vraiment je m’amuse comme un petit fou à la torturer. Je n’ai vraiment pas envie de la faire rêver. Je la tartine de merde.

Elle ira finir sur son canapé, ce soir comme les autres soirs, gémissante de non plaisir physique, les gosses qu’elle n’aura pas fait et qu’elle ne fera jamais. Le préservatif en bandoulière de son amant préféré salis ses mains et quand elle me tend ma tasse de café j’ai toujours un profil bas pour ne pas montrer ma grimasse chouchou. Je tire la langue, pince mon nez et absorbe son jus mixé.

Cela éclate toutes les barrières de non-dits que je dissimule sous une moustache bien peignée. Option médico-légal sur son clitoris. Excision de passioniste aiguë. Je la maudis.

Elle est de rouge et de noir. Combinaison fluorescente et avidité masculine sur les hommes qui traînent dans son périmètre. Son gyrophare interne brille sur le dossier recouvrement qui traîne depuis des lustres sur ma planche salariale. Je m’imagine Stendhal, et comprend que son bas de jogging écarlate vif, tache avec son petit body black. Elle est victime de la mode. White Stripes de sa non-conscience musicale.

Les femmes courantes sont d’un ennui total. Autant les brûler sur le bûcher de l’ électroménagère. Je l’entends déjà, hurler sur son hypothétique maris, sur cette proie aveugle, qu’il manque une cuillère dans la ménagère et que c’est inacceptable. La mère déjà sur le pallier, le chien dehors, sans parfums d’acacia pour masquer l’odeur de brun. Je suis le vengeur masqué de cette personne qui fatalement tombera dans son piège de trentenaire angoissé de ne pas baiser.

Dans mon jardin, il me faut le fabuleux donc l’éphémère. Le meilleur chromosome de la chair. Du venin à boire au goulot. Jouer au laquais le temps d’une nuit. Mettre des costumes en papier. De ceux qu’on arrache le jour venu quand il faut reprendre la route du quotidien.

Paul Ricard en ami, la table ovale qui tourne sur elle-même. Le barbecue jouit. Un mystère, un message du divin. De tous ceux tombés dans les tranchées de la passion. La baïonnette planté dans les os, dans le cou, sur la bouche, près du sexe. Cette guerre de genre n’a que trop durée. Eve n’avait rien d’appétissante mais une bête reste une bête même si elle se désigne raisonnable.

La philosophie du lit.

Ce sont pourtant elles qui me disent de m’endurcir, de ne pas faner, ni gâcher ce qu’il y a en moi d’infect. Parfois, toujours, je me compare à une méchante rose acariâtre qui serait lacéré par du liseron de boa, de bas noirs et d’amicales pensées. Vous voyez quand je veux : je positive.

Pour souffrir, j’ai mon compte. L’hermaphrodisme de mes sentiments : haine-amour. Escargot cuit mangé, sauce à l’ail. Aïe. Acidité du fruit dans la pomme. Combinaison pour le pire sans lâcher de vue le meilleur du pire.

Les mots d’amour n’existent pas dans les réunions de célibataires. J’achète un ticket de Millionnaire mais ne voudrais pas gagner. Je n’aime pas non plus la Française des jeux.