Rien à "foot" des Girondins de Bordeaux !

Rien à "foot" des Girondins de Bordeaux !

Samedi 29 mai, ce sera la fin du monde en Gironde, si l’équipe de foutre de Bordeaux dégobille trop vite ses billes et se met à trahir son public décervelé à grands coups de médias marteaux. Et si comme moi, vous n’aimez pas le foot, allez donc crever la gueule ouverte. « On tuera tous les affreux » avait déjà prédit Boris Vian, foi de supporters et pas de quartier sur cette terre ! Y’a qu’la foi du foot qui sauve de la Crise.

Depuis belles levrettes, ils nous rabattent la casquette sur les médias locaux, à propos d’un certain match de foot entre la capitale de la Gironde et la ville de l’université populaire de Michel Onfray.
Tu ne peux pas y échapper ! C’est la tyrannie du ballon rond qui prend la place du cerveau lent. Faut dire, c’est pratique, comme cache misère pour les buveurs de la bière des supporters. A roter entre copains, la pizza et les hurlements de la foule plèbe bééééééééééééeeeeee hyène qui souffle la haine devant les écrans géants !

C’était pas à l’époque, sous couvert d’un match de foot dans les années 70, que les franchouillards ont extradé Klaus Croissant (l’un des avocats du groupe Baader-Meinhof), dans l’indifférence générale, à part quelques intellectuels et militants du droit à la défense des accusés ? Il y en avait encore à l’époque, du style Michel Foucault.

Trop beau le foot et les gambettes qui tapent dans le ballon, les maillots bardés de panneaux publicitaires et les joueurs payés comme des milliardaires ! Un certain Gorecuf (l’orthographe bretonne, désolée, trop conne, je ne connais pas), va encore rester un an à Bordeaux et il sera acheté plus tard au prix fort. Brave bête de somme et presse la purée des biffetons.
Même que les mômes des cités, ils matent les bagnoles de course qui bouffent 30 litres au cent kilomètres par heure quand en descend le surhomme qui sait taper dans le ballon au bon moment. Ils s’imaginent tête de liste dans l’équipe de machin truc chouette à la place du champion. Quand je serais grand, je veux être footballeur. Pire encore, y’a des filles qui s’y croient aussi. Plus débiles que les mecs, je défèque toute ma bile !

L’année de la finale de la coupe du monde entre la France et je ne sais plus quel autre pays, le soir même, je me le rappelle, je séjournais avec le Franckos dans un grand centre naturiste en Provence. On avait échappé de justesse au lynchage quand le Bartos, en guise de ras le bol, avait crié haut et fort : rien à foot, je ne suis pas nationaliste et merde à la populasse jouasse et autres produits dérivés qui marchent et applaudissent les nouveaux dieux du stade, pire qu’en 36 à Berlin ! Ce soir là, avec quelques femmes et hommes de toutes les nationalités ouverts d’esprit et de cœur, ils avaient été pique-niquer dans le maquis et étaient entrés en résistance.

Ah ! La majorité imposée à grands coups de martelages à la radio, les journaux la télé et sur la toile, on se sent bien tous ensemble. Pas vrai et gare aux déviants. Samedi, toute une région retiendra son souffle derrière Gorecuf, quand ce dernier pètera ses fayots dans la coquille de son short. Lundi de Pentecôte pour les joyeux esclaves ou mardi pour leurs homologues solidaires, dans les bistrots, au bureau, à l’ANPE, on reviendra sur les résultats. Si jamais les ordures de Normands ont gagné, ce sera « A mort l’arbitre », digne du fameux film du Jean-Pierre Mocky et ce sera la nouvelle guerre de cent ans entre le sud-ouest et le nord ouest. Merdre de merdre Père Ubu, c’est la curée sans les curetons.

Quand j’y repense… La propagande avait commencé au moins neuf mois auparavant. Soulac, la station balnéaire phare de la pointe du Médoc en bordure de l’océan, avait vu passer la caravane des Girondins de Bordeaux, lors des vacances scolaires 2008. Les sponsors en gestation avaient harangué la foule carnivore bariolée. La bannière, les photos et les maillots des joueurs marqués du logo des annonceurs dégueulaient la couleur, et vogue la galère du grand marché de l’économie des apparences.

Et qu’on ne me dise pas, je ne suis pas sportive, je me carre des bananes toute la journée dans mon trou du fion coquet. Vous voulez voir comment je suis souple ? Le Bartos m’a raconté ses parties de foot en Allemagne du Nord, lorsqu’il était ado. Sur la plage, avec ses copines et ses copains alternatifs, ils ne comptaient pas les points et le terrain n’était pas délimité. C’était juste jouer pour se marrer et être ensemble, sans aucun souci de performance et ça finissait tout le monde à poil pour se rincer à l’eau gelée.

Samedi 29 mai, avec le Franckos, j’irai au cinoche, ou chez des ami(e)s rebelles du Médoc trinquer en chœur les délicieux cépages de cette magnifique région, je lirai un bon bouquin, je ferai la bombe avec Gouingouin le pingouin. En tout cas, jamais je ne me fonderai dans la masse conforme des supporters. Les foules en liesse me fichent la pétoche. Les masses avinées derrière un Führer qui font fureur avec un ballon me font très peur. Liberté chérie, je m’en contrefiche si j’ai très peu d’ami(e)s et si j’ai beaucoup d’ennemi(e)s !