C’est pourtant un symbole de réussite sociale à travers les vicissitudes de l’adversité que reçoit le président de la République française, quelques jours avant de s’adresser à une population en proie au doute et même à l’exaspération. Dotée à l’heure actuelle de la plus grosse fortune du Royaume-Uni, J. K. Rowling a conçu le personnage et les premières aventures de Harry Potter alors qu’elle végétait grâce à ses indemnités de chômage.

En France comme ailleurs dans le monde entier, les aventures qui se sont nouées à l’école des sorciers sont un phénomène de société. Tout comme les lecteurs britanniques, les jeunes Français se passionnent pour le merveilleux, avec peut-être, la tentation de croire à la possibilité d’une vie plus agréable grâce à quelque tour de magie. En réalité, ceux-ci sont le plus souvent réservés à quelques initiés qui ont l’habitude de fréquenter les allées du pouvoir, et trouvent ainsi le moyen de faire tomber les non-lieux ou les marchés publics par un tour de passe-passe.

J.K. Rowling le jour où elle a terminé Harry Potter 7

Les voies empruntées pour soumettre l’idée d’attribuer la Légion d’Honneur au chef de l’État demeurent pour le moment inconnues, mais il n’est pas saugrenu d’imaginer que les éditions Gallimard, détentrices des droits de J. K. Rowling pour la France, aient pu intercéder auprès de la présidence de la République ou du ministère de la Culture. En effet, la saga des Harry Potter est l’un des plus gros tirages de l’édition française, sinon le plus gros.

Son succès est tellement important qu’elle a fini par éclipser tous les autres auteurs de fantasy, au point que de jeunes lecteurs ont envoyé des courriers injurieux à Terry Pratchett pour avoir utilisé des ressorts identiques et des personnages similaires, alors qu’il demeure un des papes du genre, quoiqu’il utilise un ton absurde et humoristique : ce serait comme reprocher à quelqu’un qui écrit un roman policier d’utiliser des policiers !

Nul doute en tout cas que J. K. Rowling pourra soumettre quelques idées originales à Nicolas Sarkozy pour sortir le pays de la merde… Son imagination apparaît en effet sans limites, et les tours de magie n’ont pas de secret pour elle. "Last but not least", elle a déjà vécu en France et parle français. Une bonne chose pour Nicolas Sarkozy qui ne connaît des affaires de Harry Potter que ce qu’a pu lui raconter son fils Louis.

 

 

Comme il aimerait bien un soupçon de magie
Dont elle a découvert tout l’art dans les tracas
Quand la chance a tourné avec trop de fracas !
Il voudrait bien connaître un peu sa stratégie…

Sa vie, à son grand dam n’a rien d’une élégie :
Pendant la récession dont on eut fait grand cas
La voilà qui prend goût aux tourments délicats
De ces sorciers dont nous gardons la nostalgie.

Quand la nation s’exprime à travers les conflits
Et son peuple est crispé d’endurer tant d’oublis,
Le dirigeant sans fard se commet par l’emphase.

Comme il doit lui remettre à nouveau le mandat
Populaire, il ne sait comment se mettre en phase
Mais il voit bien qu’il est tous les jours candidat !