ON NE DIVORCE NI DE SES ENFANTS NI DE SES AMIS

ON NE DIVORCE NI DE SES ENFANTS NI DE SES AMIS

Nos femmes, qui se séparent de nous, nous apparaissent parfois comme de vraies dévoreuses et si elles nous bouffent tout cru c’est pour mieux se venger de notre passivité qui les conduisent vers la rupture. Mais si on divorce ou qu’on se sépare c’est bien souvent à leur demande. Nous les "esprits primaires" on reste simples, on se passionne pour nos enfants, le foot, les copains, les belles bagnoles et les jambes de la voisine.

Madame, elle, veut tout et tout de suite. Elle veut une position sociale confortable, du fric, des fringues, des voyages, des bijoux, des parfums et tout le toutime. Alors entre elles et nous cela ne peut pas fonctionner très longtemps, surtout lorsqu’elles travaillent et que nous les remplaçons à la maison pour veiller sur notre progéniture. Les rôles sont inversés et ce n’est plus nous qui portons la culotte... comme disait mon excellent confrère Eric Zemmour, dans l’un de ses ouvrages.

Claire Brétécher dit parfois qu’elle ne comprend rien à la psychologie masculine... mais qu’elle se rassure car nous ne pigeons rien au fonctionnement de leur cerveau subtil, en même temps que très complexe. Qui a tort et qui a raison, personne ne semble détenir la vérité à ce sujet très compliqué, entre l’union et la désunion de deux êtres qui juraient de s’aimer toute la vie. Je ne citerai pas mon cher ami Ivoirien Mamadou qui disait, en plaisantant, que les femmes n’avaient rien dans la tête et qu’il fallait bien les taper... sinon je vais encore être montré du doigt par "Les Chiennes de Garde". Ce qui est certain c’est que la femme est plus franche et plus intransigeante que l’homme, ce qui n’est pas un défaut bien qu’il nous arrive de prendre cela pour de la cruauté mentale.

Lorsque rien ne va plus, la femme utilise son instinct de survie en disant : "Stop, on arrête ici et maintenant". Cette froideur nous bouleverse et il nous arrive même de nous demander si elles ont le même coeur que nous... et l’équilibre des enfants, y pensent-elles au moment de la rupture lorsqu’elle nous mettent devant cet ultimatum irréversible par lequel on va se retrouver à la rue... "Dans deux jours tu ne rentres plus à la maison !". Sans états d’âme elles nous virent du lit conjugal, en gardant nos enfants en otage pour être bien sûres de percevoir la pension alimentaire... du moins c’est ce que nous croyons dans notre petite tête complètement chamboulée par ce Tsunami inattendu auquel on ne pouvait croire. Que vont devenir nos enfants sans nous... eh bien des adultes qui divorceront à leur tour et feront des petits malheureux !

Alors vient le temps de la galère, de la perte des repères, de l’effondrement de notre monde douillet dans lequel on se complaisait passivement sans vouloir en changer et surtout sans vouloir corriger nos inacceptables défauts. On rentre, un beau jour chez soi, en ayant oublié le casque lourd et les sacs de sable qui auraient pu nous protéger de l’agression et de l’assaut final... on s’en prend plein la tronche, le verdict tomb et nous devons partir la queue entre les jambes et les oreilles basses. C’est la rupture totale et définitive, tout défile à la vitesse de l’éclair dans notre tête qui va bientôt exploser.

Qu’a-t-on fait, ou plutôt que n’a-t-on pas fait pour mériter çà ? On culpabilise, on se sent tout petit, vilain, inutile, minable, chassé de la vraie vie et montré du doigt comme étant le seul coupable... nous voila victime de ce que nous prenons pour une injustice ! Ne plus voir nos enfants, au quotidien, c’est presque la fin du monde... mais nous les reverrons car on ne divorce pas d’avec ses enfants, à moins d’être un mauvais père. Tout s’écroule, tout se casse la gueule, on crie... on hurle même, on tape dans les murs, on s’en veut d’avoir été si con, on en veut au monde entier sauf à nos chers petits qui nous regardent, avec de grands yeux hagards, comme s’ils ne comprenaient rien au monde barbare et sauvage des adultes que sont leurs parents. Pourquoi nos enfants vont rester avec elle et pas avec nous... c’est vraiment trop injuste, dirait caliméro.

Plus qu’une punition, c’est un châtiment. Ne voir ses enfants qu’une fois tous les 15 jours et durant la moitié des vacances scolaires est une vraie déchirure. Maintenant tout va être partagé en deux, leurs vies, leurs anniversaires et leurs vacances ! Comment continuer sans eux, comment se reconstruire sans eux et sans cette force qu’ils sont à nos yeux.

Un ami est en train de vivre cette vertigineuse descente aux enfers et je n’ai rien compris à son silence qui n’était que le prolongement de sa pudeur... et pourtant j’aurais dû m’en douter puisque je connais le sujet ! Il n’avait certes pas besoin de mes questions imbéciles concernant notre amitié car il avait assez de son fardeau à porter.

Il ne voulait pas imposer cela à ses amis et la reconstruction passe parfois par le silence et l’isolement qui nous conduisent quelque fois jusqu’au suicide. Si tu es seul, mon ami, n’oublie pas que je suis là et que je peux t’aider.

Même si les hommes et les femmes ne se comprennent pas, même s’ils ne peuvent vivre ensemble à cause d’une incompatibilité presque génétique, jamais rien ni personne ne pourra ôter cet amour qu’ils portent séparément à leurs chérubins.