Serez-vous frappés par la PODIUM-Elite ?

Serez-vous frappés par la PODIUM-Elite ?

Depuis mon « affaire » avec la secte du Seigneur des anneaux je ne sais si je peux encore prétendre donner mon avis personnel sur un film ? Qui plus est le film d’un écrivain raté qui se trouve devenir un excellent réalisateur de film populaire français.

Quel malheur pour celui qui se voudrait le roi de l’intelligentsia parisienne de finir ainsi…
Cultivant son anachronisme chronique, c’est plutôt la soupe froide sur la tête de Moix dans Le Mague mais c’est bien le seul endroit où il ne reçoit pas d’éloges (flatteuses ?).
L’ensemble de la presse l’encense, son film cartonne avant même sa sortie, et le buzz autour de Poelvoorde nous fait croire qu’il vient de tourner son premier rôle au cinéma.

Des jeunes, des vieux, des ploucs, des in, des out, du tout provincial aux quelques VIP se jettent sur son film avec un seul qualificatif : excellent. Pourquoi ? Car il l’est effectivement. Moix n’est pas un réalisateur doué, il se contente de filmer sobrement une histoire qui touche à l’appartenance franco-française. Car s’attaquer à Cloclo c’est déjà réussir un coup. Son livre n’avait absolument aucun goût car il n’était qu’un script à lire en essayant de s’imaginer « voir ».

Alors avec l’image en sus, un acteur principal formidable et une distribution qui colle bien à une série de pochade, le réalisateur peut dores et déjà préparer son second film, même en ayant tourner la pire bouse du cinéma français, son film rencontrera son public. Car Podium ne peut que faire un maximum d’entrées. C’est faire venir les pour, les contre, les goguenards qui cherchent à se foutre du blond sautillant comme les amoureux nécrologiques de l’électrifié du moulin, la mère, le fils et le saint esprit aussi.

Consensus levez-vous, je vous condamne !

Je vous condamne car je n’aime pas le tragique de la situation. Moi qui suis un poelvoordophile, je ne peux accepter qu’il soit résumé au « Boulet » ou à cette dernière production. Ce belge corrosif reste et restera à mes yeux, l’anti-cloclo, l’anticonformiste, fumiste qui se gargarise de bêtises dans Mr Manatan et dans « Les Portes de La Gloire ».

Le voir faire un tour de force en devenant ce fameux Bernard Frédéric m’attriste plus qu’il ne me fait rire.

Cependant le film est bon, il fait rire, il émeut, il est ce que pourrait être une comédie des années 70. On sait où l’on met les pieds. Les dialogues sont taillés sur mesure afin de remettre le mot « populaire » derrière celui de cinéma. Guignol à l’accordéon et Cloclo en poupée démantibulée par une envie de moquerie. Bien sûr, l’auteur niera toute accusation de vouloir tourner en dérision cette France profonde, c’est sur l’ambiguïté de l’hommage et du démolissage qu’il joue constamment et réussi son pari.

N’allez pas chercher un second degré, un essai philosophique hautement intellectuel, je ne pense pas qu’il se trouve dans « Podium ».

Ce film est seulement un gros carton en puissance qui se goutte avec délectation quelque soit la place du spectateur dans l’acrimonie ou l’amour de François Valéry.

Podium, avec Benoit Poelvoorde et Odile Vuillemin dans toutes les salles !

Podium, avec Benoit Poelvoorde et Odile Vuillemin dans toutes les salles !