Les mauvais jours finiront...

Les mauvais jours finiront...

Le Syndicat de la Magistrature a 40 ans et toutes ses dents. En guise de gâteau d’anniversaire, on peut déguster un film réalisé par Thomas Lacoste. Il s’appelle Les Mauvais jours finiront.

Connaissez-vous La Semaine sanglante ? C’est une chanson écrite par Jean Baptiste Clément (l’auteur du Temps des Cerises) en hommage aux dizaines de milliers de « Communeux » assassinés par les Versaillais d’Adolphe Thiers durant la « semaine sanglante », entre le 22 et le 29 mai 1871. « Oui mais ! Ça branle dans le manche. Les mauvais jours finiront. Et gare ! à la revanche quand tous les pauvres s’y mettront… » Le refrain n’a rien perdu de sa vigueur.

En faisant ce clin d’œil à la Commune de Paris, le film qui accompagne le quarantième anniversaire du Syndicat de la Magistrature (SM) - repère de « juges rouges » comme dirait une certaine presse - annonce l’humeur du moment. Il faut dire qu’en matière de menaces sur les libertés, l’année 2008 est à marquer d’une pierre noire.

Le Syndicat de la Magistrature, deuxième syndicat de la profession, n’a jamais raté une occasion pour contrer Rachida Dati, la garde des Sceaux. Dénonçant la « justice de précaution », le « tout carcéral », la « justice à deux vitesses », la « justice anti-terroriste », la « pression pénale sur la société civile »… le syndicat né en 1968 manifeste aussi son inquiétude face à la volonté de mise au pas de la magistrature par le pouvoir politique. « Une période sans précédent » pour Emmanuelle Perreux, la présidente du SM. Ce n’est en effet pas tous les jours que plus de cinq cents magistrats signent une pétition de protestation contre la politique du gouvernement. Le malaise est profond.

Pour lutter contre la vague liberticide qui déferle sur le pays et les délires populistes sécuritaires, Thomas Lacoste (réalisateur de films sur la rétention de sûreté, la campagne électorale de Sarkozy, l’exclusion scolaire, les étrangers en France, le travail…) apporte sa contribution au combat avec un film frontière mêlant entretiens, fictions, littératures, œuvres picturales et créations sonores. Les Mauvais jours finiront s’articule autour de onze chapitres (1968 une société en débat, 1970 les prisons de la misère, 1975 repenser le droit du travail, 1981 abolition de la peine de mort, 1990 lutter contre la délinquance politico-financière, 2001 un tournant sécuritaire, 2003 l’immigration choisie, 2008 bilan et perspectives, etc.). Le projet se décline sur dix-neuf autres films-entretiens réunis dans un coffret de vingt DVD.

Les Mauvais jours finiront est un film diffusé par La Bande passante, un réseau international de créations contemporaines, de pratiques alternatives et de pensées critiques qui fédère une communauté humaine inédite, ouverte et transdisciplinaire (sciences sociales, humaines, naturelles, formelles et l’ensemble des disciplines artistiques). Cet espace collectif se construit à partir des compétences et expériences de femmes et d’hommes ayant une pratique originale dans la sphère sociale, intellectuelle, politique, culturelle, etc. La Bande passante met à la disposition du grand public, en accès libre, des instruments d’analyse pertinents comme le film de Thomas Lacoste.

Chacun est invité à faire circuler le film Les Mauvais jours finiront. Si vous organisez une projection, signalez votre initiative à La Bande passante qui la mentionnera sur son site. Pour soutenir cette démarche alternative, vous pouvez acheter le DVD 12€ ou le coffret 20 DVD 200€ (frais de port inclus) par paiement en ligne ou par chèque à l’ordre de L’Autre association, 3, rue des Petites-Ecuries, 75010 Paris.

Le site Internet de La Bande passante.

L’adresse électronique de La Bande passante.

Le site Internet du Syndicat de la Magistrature.