Le choix du nouveau président des États-Unis pour faire de sa rivale au sein du parti démocrate son secrétaire d’État n’est pas seulement affaire de symbole. Il ne pouvait pas mieux faire en s’attachant les services de Hillary Clinton pour être tranquille avec les militants démocrates qui l’ont soutenue aux primaires… Mais d’un autre côté, ses rapports avec le nouveau chef de la diplomatie américaine risquent d’être vite orageux, sauf à lui laisser le champ libre en tout dans sa sphère de compétences. La surprise a été créée lorsque son mari a publié dimanche l’origine des soutiens de campagne de la candidate malheureuse, une obligation morale avant d’entrer dans l’équipe gouvernementale. Plusieurs voix influentes se sont alors élevées pour critiquer le choix de Barack Obama. Ferait-il peu de cas des questions internationales pour se consacrer aux affaires économiques et intérieures ? Le vice-président Joe Biden est sans doute prêt à veiller au grain.

Parmi les vieilles gloires, l’autre surprise est venue pour le secrétariat à la Défense. Selon la chaîne de télévision ABC, Robert Gates, unanimement apprécié au sein de la classe politique américaine, reste au Pentagone pour assister Barack Obama, et serait chargé de concrétiser la promesse démocrate de retirer les troupes américaines d’Irak. C’est la première fois qu’un secrétaire à la Défense conserve son poste après une alternance du pouvoir. Le maintien de cet ancien directeur de la CIA pourrait contredire la promesse de changement faite par le nouveau président, alors qu’il assure vouloir tourner la page. Selon plusieurs journaux, Robert Gates, 65 ans, n’occuperait ce poste que pendant une année, avant de céder sa place à l’ancien secrétaire à la Marine Richard Danzig, actuel conseiller militaire de Barack Obama. Il a promis de faire de son mieux, mais ne garantit pas le succès !

Le général à la retraite James Jones, 64 ans, est pressenti pour être le conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama. Après avoir commandé les forces de l’Otan en Europe à partir de 2003, ce général quatre étoiles avait été nommé l’an dernier émissaire spécial pour la sécurité au Proche-Orient par l’actuelle secrétaire d’État Condoleezza Rice. Il a surtout été le premier officier du corps des Marines à prendre la direction des forces de l’Alliance atlantique en Europe en 2003. Avant de travailler pour l’administration Bush, il avait été assistant militaire de l’ancien secrétaire à la Défense William Cohen sous l’administration de Bill Clinton et officier de liaison des Marines auprès du Sénat américain, une expérience variée qui le rend politiquement inclassable. Il parle un français courant.

Janet Napolitano, 51 ans, jusqu’à présent gouverneur de l’Arizona, doit être nommée secrétaire à la Sécurité intérieure. Cette diplômée en droit n’a qu’une expérience limitée en matière de sécurité. Mais c’est une spécialiste des questions d’immigration illégale, forte de son expérience à la tête d’un État frontalier avec le Mexique. En novembre 2002, elle est élue gouverneur démocrate de l’Arizona avec 47% des voix contre 44% à son opposant républicain, Matt Salmon. Elle a bénéficié de la forte mobilisation de la communauté hispanique, des femmes et des plus pauvres. En 2004, elle est pressentie pour être colistière de John Kerry à l’élection présidentielle, mais John Edwards lui est préféré. Elle s’investit néanmoins dans la campagne électorale pour soutenir le candidat démocrate et tente d’arracher sans succès l’Arizona à son tropisme républicain. Janet Napolitano défend le droit à l’avortement et est une partisane de la peine de mort pour les crimes les plus graves.

Barack Obama va désigner Eric Holder au poste de ministre de la Justice. C’est la première fois qu’un Afro-Américain doit occuper ce poste. Un responsable démocrate a indiqué mercredi dernier que Eric Holder acceptait la proposition du président des États-Unis. L’Attorney General est devant le sujet épineux des libertés civiques et la fermeture souhaitée du centre de détention de Guantanamo. À 57 ans, cet ancien avocat peut se targuer d’avoir une solide expérience. Diplômé de l’université de Colombia de New York, il a été juge dans un tribunal de la capitale fédérale, puis procureur général fédéral de Washington et a même occupé le poste ministre de la justice adjoint de Janet Reno entre 1997 et 2000. Eric Holder partage la position de Barack Obama sur le programme de lutte contre le terrorisme lancé par Georges W. Bush. Il va jouer un rôle éminent concernant la protection des libertés civiles, entamées par le Patriot Act.

Pour mémoire, Barack Obama a choisi Timothy Geithner, président de la Réserve fédérale de New York, pour être son futur secrétaire au Trésor. La priorité de son équipe est d’ailleurs la préparation d’un plan de relance. Timothy Geithner a travaillé avec l’administration Bush sur la crise du crédit. Barack Obama a également choisi Lawrence Summers, secrétaire au Trésor de Bill Clinton et ancien président de Harvard, pour diriger le conseil économique national, devenant de fait son principal conseiller économique. Barack Obama s’est engagé à honorer les promesses que l’administration Bush a faites pour venir au secours des marchés financiers. Il veut une action qui stabilise le système financier et facilite le crédit, et crée des emplois dans différents secteurs, notamment la reconstruction des infrastructures et le développement des énergies renouvelables.

 

 

C’est le retour de la first lady aux affaires
Et ça réjouit les gens qui l’ont aidée avant,
Les rumeurs en ont fait un absolu souvent,
Elle a envie aussi d’avoir des somnifères !

Il a porté son choix sur de vieux mammifères
Qui vont s’époumoner à faire un peu de vent,
Si ce n’est d’annoncer un cadeau pour l’avent
Alors qu’un peuple a eu des désirs mortifères.

Les vœux sont mieux formés pour la sécurité,
Pour tous les jours, on sait que c’est déjà raté,
L’ouvrage à faire est juste à l’état de promesse.

La politique est simple à ceux qui la font bien,
Mais pour notre avenir, nous irons à la messe,
Déjà d’instants, ils nous en ont saisis combien.