Madeleine Cinquin dite Soeur Emmanuelle est partie au ciel

Madeleine Cinquin dite Soeur Emmanuelle est partie au ciel

Soeur Emmanuelle, qui a dédié sa vie aux plus pauvres, est décédée dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 99 ans.

Soeur Emmanuelle, de son vrai nom Madeleine Cinquin, s’est éteinte "dans son sommeil" dans la nuit de dimanche à lundi dans la maison de retraite de Callian (Var).

"Fatiguée", mais ne souffrant "d’aucune maladie particulière" selon la même source, la religieuse franco-belge allait célébrer son centième anniversaire le 16 novembre prochain.

"Conformément à sa volonté, ses obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité. Une messe à sa mémoire sera célébrée prochainement à Paris", selon le communiqué d’Asmae-Association Soeur Emmanuelle.

Soeur Emmanuelle, qui avait partagé pendant plus de 20 ans la vie des chiffonniers du Caire, avait mené une lutte acharnée contre la pauvreté et l’exclusion avec un franc-parler et une vitalité qui lui ont valu une popularité durable, forte et unique.

Biographie

Elle partage ses années d’enfance et de jeunesse entre Paris, Londres et Bruxelles, lesquelles sont marquées par la mort de son père, noyé sous ses yeux sur la côte d’Ostende lorsqu’elle a 6 ans. C’est à 20 ans que Madeleine Cinquin décide de rentrer au couvent malgré l’opposition de sa mère. A 23 ans, après des études de sciences philosophiques et religieuses, elle prononce ses vœux de religieuse dans la congrégation Notre-Dame de Sion et devient Sœur Emmanuelle.

Sœur Emmanuelle enseigne les lettres au Lycée Notre-Dame de Sion à Istanbul en Turquie et ensuite en Tunisie. Tout au long de ces années, elle ressent le désir de se mettre au service des exclus. Elle sensibilise ses élèves, de condition aisée, aux difficultés des populations démunies de leur pays. Elle enseigne à Alexandrie et s’attache beaucoup à l’Égypte.

En 1971, à l’âge de la retraite, elle décide de partager la vie des plus pauvres, les chiffonniers du Caire, en Égypte. Guidée par ses valeurs : la foi en l’Homme, le Respect de l’autre et la Justice, elle parvient à s’intégrer dans leur communauté.

En travaillant en collaboration avec les chiffonniers, elle contribue à améliorer leurs conditions de vie. Ses priorités vont à la santé et à l’éducation des enfants. En quelques années, des dispensaires, des écoles et des jardins d’enfants sont construits.

Elle rencontre en 1976 Sarah Ayoub Ghattas (sœur Sarah), alors jeune et dynamique supérieure d’un couvent copte orthodoxe, francophone, issue d’une famille de la bourgeoisie qui la rejoint et devient l’âme de la communauté. Grâce à sœur Sarah, « la maison étant tenue », sœur Emmanuelle peut parcourir le monde pour récolter des fonds grâce à ses dons d’oratrice et sa personnalité chaleureuse.

Pour la soutenir dans ses actions, elle fonde sa propre association, en 1980 : ASMAE - Association Sœur Emmanuelle. Pragmatique, elle veut professionnaliser ses actions et assurer sa relève. Sous son impulsion, l’association développe ses actions dans d’autres pays.

En 1993, à la demande de ses supérieures, Sœur Emmanuelle quitte définitivement l’Égypte et rejoint sa communauté en France. Elle continue de se battre pour plus de solidarité. Elle écrit des livres (Chiffonnière avec les chiffonniers, Richesse de la pauvreté, Vivre, à quoi ça sert ?), rencontre des jeunes dans les lycées et les écoles, s’occupe également de l’association Les Amis de Paola en aide aux SDF et donne des conférences aux côtés de son association pour sensibiliser le public à l’engagement solidaire.

Parallèlement, Sœur Emmanuelle continue à donner « un souffle » à son association. Elle lui transmet ses principes d’actions qui sont chaque jour mis en pratique sur le terrain. « éduquer un homme c’est éduquer un individu, éduquer une femme, c’est éduquer un peuple ».

On oppose parfois son caractère exubérant (et son franc-parler) à la discrétion de sa contemporaine Mère Teresa, qui occupait des fonctions similaires à Calcutta. Il est de fait que si ces deux religieuses, toutes deux très médiatisées, ont effectué des actions très comparables, chacune l’a fait avec sa personnalité propre.

Le 1er janvier 2002, Sœur Emmanuelle est promue par Jacques Chirac au grade de Commandeur de la Légion d’honneur avant d’être élévée, par Nicolas Sarkozy, le 31 janvier 2008 Grand Officier de la Légion d’honneur.

Sources : Afp, Wikipedia...