Le Parti socialiste est la Gauche la plus bête du Monde

Le Parti socialiste est la Gauche la plus bête du Monde

L’onde de choc créée par la défection de Jack Lang n’en finit plus de renverser les dominos dressés à force de patience et de ténacité par François Mitterrand pendant 15 ans, de 1965 à 1980… En 18 mois, Nicolas Sarkozy a réussi le tour de force de marginaliser le Front national dans l’électorat et d’inoculer le virus du Sida mental au PS. Il a complètement détruit l’ouvrage de son illustre prédécesseur, et les ténors socialistes ne s’en sont toujours pas rendus compte.

Nous nous sommes aperçus depuis un bon moment que Ségolène Royal veut aller seule jusqu’au bout, Martine Aubry ne veut plus de François Hollande, lequel voudrait bien s’allier avec Bertrand Delanoë, mais le maire de Paris veut chevaucher jusqu’à la tête du parti, et au-delà si affinités, avec le maire de Lille. Le maire de Lyon ne veut pas de Laurent Fabius, mais louche vers Dominique Strauss-Kahn qui tente pourtant de s’allier avec les fabusiens. Et ces deux derniers courants voudraient rallier Martine Aubry que Gérard Collomb ne porte pas dans son cœur… Julien Dray voudrait bien réconcilier tout le monde, mais chacun préfère s’entre-déchirer plutôt que de faire un pas vers l’autre.


Le Parti socialiste a fait son temps, a déclaré mardi Jean-Marie Bockel, président d’un parti croupion de la majorité présidentielle, en dénonçant le rejet de la réforme des institutions par ses anciens amis. L’épisode de la tentative avortée, par la direction du Parti socialiste, d’empêcher la réforme de nos institutions, montre, une fois de plus, que ce parti ne sert à rien pour les Français, déclare dans un communiqué le secrétaire d’État aux Anciens Combattants : la démonstration en est implacablement faite par quatre députés socialistes, contraints hier à voter non et qui, dans une tribune publiée dans Le Monde daté de mercredi, critiquent l’antisarkozysme pavlovien de leur parti.


Une majorité de Français donne raison à Jack Lang d’avoir voté la réforme constitutionnelle et une majorité plus forte de 64% estime qu’il ne devrait pas être exclu du PS, selon un sondage CSA pour Le Parisien. 53% des Français, autant de sympathisants socialistes, ont estimé que le député PS du Pas-de-Calais a eu raison de voter en faveur de la réforme parce qu’elle correspond à ce qu’il souhaite tandis que 22%, dont 32% des sympathisants socialistes, ont estimé qu’il a eu tort car la consigne du Parti socialiste était de voter contre.


1/4 des sondés ne s’est pas prononcé. Cité par le journal, le ministre de la Culture de François Mitterrand répète qu’il ne regrette pas son vote : la stratégie d’opposition systématique ne me paraît pas la bonne, précise-t-il. C’est une opinion qu’il partage avec Bernard Kouchner, ministre d’ouverture des Affaires étrangères, qui s’en est fait l’écho dans un entretien publié vendredi par le journal Sud-Ouest. La plus grande réforme dont le pays aurait besoin, c’est peut-être la réforme du Parti socialiste, qui pourrait se mettre au diapason des autres partis frères en Europe, a-t-il affirmé.

Le socialisme est une idée qui a fait son temps


La visite éclair de Barack Obama vendredi à Paris est l’occasion d’un nouveau grand loupé socialiste. Il était pourtant question que le jeune député de l’Essonne Manuel Valls, repéré par l’équipe de campagne de Barack Obama, le rencontre. Ironie du sort, c’est un socialiste en délicatesse avec son parti qui a bien failli rencontrer le candidat démocrate : Nicolas Sarkozy, d’après Le Parisien, avait proposé à Jack Lang de venir à l’Élysée rencontrer le candidat américain. Au final, c’est avec le chef de file des libéraux et des conservateurs français que le candidat démocrate affiche une réelle complicité !


Le malaise est bien plus profond qu’il n’y paraît au Parti socialiste. La plupart des élus locaux ne dédaigne pas les recettes économiques libérales, à l’instar du maire de Paris qui s’efforce de transférer les services publics les uns après les autres aux opérateurs privés. Le Vélib, dont le précédent s’est installé à La Rochelle il y a une vingtaine d’années grâce à un projet entièrement piloté par les services municipaux, aurait pu être mis en place avec le concours des associations, tandis que l’enlèvement des ordures ménagères est petit à petit dévolu à un grand groupe privé. Décidés à se présenter comme un moindre mal par rapport à une municipalité de droite, ils ne voient plus d’intérêt à opposer des solutions alternatives à une gestion libérale. Au grand désespoir des militants, de bon nombre de sympathisants, Bertrand Delanoë préfère d’ailleurs peindre son programme avec un pigment libéral, en jouant habilement sur les mots. Comme s’il n’y avait que cela à faire… La déclaration malheureuse de Lionel Jospin, affirmant que mon programme n’est pas socialiste, a pourtant conduit le candidat du PS à l’échec le 21 avril 2001, mais il semble que la leçon n’ait pas suffi.


Le malaise du Parti socialiste n’est pas nouveau. Pour mettre un terme à la déstabilisation d’un organisme génétiquement modifié en 2006 pour favoriser le candidat socialiste encore à définir, les adhésions massives ont été découragées, puis fermées après que Ségolène Royal n’a pu faire un consensus autour de sa personne. Depuis les élections présidentielles, il compte un peu plus de 110 milliers d’adhérents, alors qu’il en revendiquait 280.000 en décembre 2006, contre 150.000 un an auparavant. L’électorat populaire, supposé être la base du parti, n’est pas non plus privilégié : alors que les ouvriers représentent encore 30% des salariés, la chute du nombre d’ouvriers dans les rangs du PS est très marquée. Ils ne représentent que 5% des adhérents aujourd’hui contre 15% en 1985. Ainsi a-t-on vu l’un des plus fervents champions de l’affairisme au PS et au gouvernement à partir de 1984, puis dans les années 2000, prendre la tête des gauchistes du parti à l’occasion du référendum pour ou contre l’adoption de la constitution européenne en 2005, et s’offrir en un clin d’oeil une virginité politique. Le socialisme est-il soluble dans l’oubli ?


On ne peut pas avoir un PS dont la direction est composée à 67% d’hommes blancs de plus de 55 ans, a prétendu l’ex-président du Mouvement des Jeunes Socialistes en estimant qu’une grande responsabilité est aujourd’hui dans les mains de François Hollande pour renouveler la direction du parti et ne pas reconduire une fois de plus des équipes qui dirigent le PS depuis 1995. On est très mal, on est dans la nécessité de se ressaisir très vite même avant le congrès de Reims, a insisté Razzy Hammadi, justifiant son coup de gueule pour que les choses changent.

Comment ses chances de victoire se transforment en défaites


La réforme constitutionnelle n’a pas été traitée comme une opportunité par les socialistes, malgré la mauvaise volonté affichée des sénateurs de droite à valider le projet gouvernemental. Il eut été judicieux de diviser les parlementaires de la majorité en soutenant, voire en renforçant grâce à des amendements plus consensuels, tous les aspects du projet de révision favorables au renforcement du régime parlementaire, prisé par François Mitterrand comme à la SFIO, comme dans les rangs des partisans de la VIème République. Un autre débat, plus intéressant, aurait pu avoir lieu sur la place publique, et le malaise aurait été déplacé de gauche à droite, la division aurait surgi dans l’autre camp. François Hollande en a décidé autrement. Il s’est borné à une stratégie d’obstruction classique, vouée de tout temps à l’échec.


Alors que la session extraordinaire vient de s’achever, Bernard Accoyer souligne les bénéfices du scrutin du 21 juillet pour le chef de l’État. Il a fait un coup politique énorme, dit-il, le général a mené ses troupes à la bataille, il est allé, lui-même, chercher les voix. Résultat : il a ressoudé la majorité derrière lui et il a semé la discorde chez ses adversaires. Tel est bien le résultat d’une opération finalement plus politicienne que politique, et menée de main de maître par Nicolas Sarkozy.


Si le maire d’Issoudun André Laignel, inventeur des formules magiques comme la droite la plus bête du monde à l’occasion de la campagne pour les élections législatives de 1986, considère qu’un parti peut être remis sur pieds en 6 mois de temps, il fait peut être l’impasse sur le débat d’idées, qui n’a plus le vent en poupe comme dans les années ’70. Le Congrès de Reims pourrait n’être qu’un nouveau jeu de massacre en vue de prendre les rênes du parti, alors que celui-ci n’apporte plus aucune contribution au débat d’idées, alors qu’il ne tient plus son rôle d’opposant. Il s’est fait tirer par la manche au moment de défendre les acquis sociaux en 2006 où il s’est lancé à reculons dans la bataille pour le retrait du Contrat Première Embauche de Dominique de Villepin, à la rentrée 2007 en laissant les syndicats ferrailler dans les entreprises de transport public et dans la rue sans les assister. Il est intéressant de constater que les grèves de l’automne ayant échoué, le Parti socialiste s’est borné à une obstruction parlementaire sans avenir pour contrer la politique gouvernementale, finalement très satisfait de voir la droite s’emparer des questions sociales les unes après les autres, en jouant sur la contestation verbale et la stigmatisation forcenée pour redorer son blason.

 

 


Un seul aura suffi pour tout remettre en cause,
La voix qui manque est notre enfer, ainsi soit-il !
Un grain de sable et le château s’effondre, outil
Génial… C’est pour ne pas céder à la psychose.


Ils ont d’abord pensé être atteints de mycose :
Un petit truc qui passe avec le temps, subtil
Trouble importun qui gratte où le corps est gentil,
Mais ils sont bel et bien plongés dans la narcose !


Le malaise est profond, mais tout va bien à bord
Tant qu’ils sont tous d’accord pour le congrès d’abord,
D’ailleurs, que faire ? Ils n’en ont pas la moindre idée.


Le rouge est mis, qu’importe : ils n’en sont pas curieux,
Ils vont attendre un peu que la fin de l’ondée
Leur fasse un dos mouillé sous un ciel victorieux.