MORIARTY : champions !

MORIARTY : champions !

Jeudi 12 juin 2008 au soir, il y avait une excellente raison de rater un match de l’Euro et d’abandonner ainsi, l’espace de quelques instants, son canapé mis à rude épreuve depuis quelques jours (tâches de bière, restes de pizzas et autres miettes de chips). En effet, celles et ceux qui se sont rendus aux Trinitaires à Metz au moment où Autriche-Pologne débutait, ont eu la chance d’assister à la prestation d’une équipe hors du commun, qui certes n’était composée que de six joueurs, mais qui eux au moins s’amusaient comme des petits fous et dégageaient une telle joie qu’on pouvait légitimement les suspecter d’avoir remporter le Championnat d’Europe : Moriarty.

Dès le coup d’envoi du Show, les franco-américains installent une ambiance dans laquelle les spectateurs se plongent durant une heure et demie, arrêts de jeu compris. En plus d’être des musiciens, les Moriarty interprètent également des personnages qui évoluent du côté de l’Ouest américain, à l’image de la ceinture d’harmonicas portée par l’un d’entre eux (qui risque de dégainer à tout moment !) et dans une période difficilement définissable.

Et c’est bien là la caractéristique majeure de ce groupe formé en …1925, d’après leur Myspace ! Ils ne ressemblent à rien de ce que nous connaissons, ils font des choses que personne d’autre ne fait. Ils sont extraordinaires, au sens littéral du terme ; il est impossible de les « étiqueter » et il serait totalement inutile de tenter de le faire. Dans leur musique, on trouve aussi bien du Blues que de la Country ou du Jazz, ce qui ne les empêche aucunement de reprendre un standard de Depeche Mode. Par ailleurs, le moindre objet est susceptible de se transformer provisoirement en instrument ; c’est ainsi qu’un seau à l’envers se voit soudainement attribuer le rôle de percussions ou qu’une machine à écrire a l’honneur d’être utilisée lors de l’intro d’un morceau…Rosemary, dit « la Diva », y ajoute alors sa voix impressionnante, puissante et qu’elle semble pouvoir moduler à l’infini.

Le résultat est sans équivoque : la victoire de Moriarty est écrasante ! Le public est totalement conquis et s’il n’était pas déjà debout il enchaînerait « Ola » sur « Ola ». Le succès est si probant que les spectateurs ne veulent pas laisser ces incroyables artistes de la scène regagner les vestiaires, les poussant à offrir une chanson supplémentaire pas vraiment prévue au programme. Les « merci » fusent de toute part, la joie communicative du groupe a définitivement submergé toute la salle. Que donnerait-on pour avoir droit à une séance de tirs aux buts jusqu’au bout de la nuit !