POLICIERS ET GENDARMES SONT-ILS SI BIEN FORMES ?

POLICIERS ET GENDARMES SONT-ILS SI BIEN FORMES ?

D’abord l’affaire de Grasse dans laquelle un policier est impliqué, puis celle de Draguignan qui met en cause un gendarme... cela fait un peu beaucoup à quelques semaines d’intervalle, pensent certains. D’autres, au contraire, estiment que lorsqu’on veut se soustraire à un contrôle ou qu’on n’obéit pas à des sommations, après une arrestation, c’est qu’on est conscient qu’on joue sa vie quelques fois. Jacques Mesrine disait lui-même que lorsqu’on fait le choix de la délinquance ou de la criminalité, on a peu de chance de mourir dans son lit.

On entend souvent parler de "bavures policières" et très peu souvent de "bavures gendarmiques". Les premiers seraient-ils moins bien formés que les seconds qui ont cependant plus de cas d’usage des armes dans leurs prérogatives et qui n’usent ou n’abusent pas pour autant. Les policiers ne possèdent qu’un seul et unique cas d’usage de leur arme... en cas de légitime défense, c’est-à-dire que la défense doit être proportionnelle à l’attaque et qu’on ne peut faire feu contre un individu qui vient de donner un coup de poing à votre collègue.

Dans le drame de Grasse, ce jeune homme mort le 9 mai 2008 aurait pu avoir sa vie épargnée si au lieu d’un étranglement de type "étranglement sanguin" il avait simplement subi une clé au bras avec luxation des articulations ce qui a pour effet immédiat de mettre hors d’état de nuire, sans risques pour l’interpellé, à part une souffrance et une paralysie instantanée. Si ce policier avait pratiqué les "Arts Martiaux", comme cela devrait être enseigné dans toutes les écoles de Police et de Gendarmerie, il n’aurait pas pratiqué cet étranglement sanguin en connaissant les risques funestes d’une prise que seuls les experts en "Arts Martiaux" maîtrisent, en connaissant parfaitement la pratique des "kuatsus" de réanimation. Dans l’étranglement sanguin, le cerveau n’est plus irrigué et les fonctions vitales s’arrêtent les unes après les autres.

Les professionnels du GIGN, du GIPN, du RAID, ainsi que les ELI de la Gendarmerie Mobile sont très bien formés et surtout entraînés au quotidien pour les interventions qui comportent des risques. Ces unités d’élite privilégient toujours le dialogue et la psychologie, la force n’étant utilisée qu’en dernier recours et l’usage des armes étant considérée comme un échec.
Est-ce qu’une altercation, avec un directeur de banque, méritait la mort ? Les policiers connaissaient l’adresse du jeune homme... n’auraient-ils pas pu attendre qu’il se calme pour aller l’arrêter à son domicile. Certes il fallait faire cesser l’infraction immédiatement car force doit rester à la loi, dit-on !

La famille du jeune Abdelakim Ajimi est représentée par un Avocat niçois qui est épris de Justice et qui sait très bien analyser les faits des deux côtés et faire la part des choses, car pour Maître Sylvain Pont rien n’est jamais tout blanc ou tout noir. Maître Pont déclare qu’il n’est pas là pour faire le procès de la Police et de ses fonctionnaires, mais simplement pour faire la lumière sur les moyens mis en oeuvre par les forces de l’ordre pour procéder à des interpellations d’individus récalcitrants, sans forcément mettre leurs vies en danger.

Comme Maître Pont, je pense qu’il faut mettre l’accent sur une meilleure formation des élèves policiers et gendarmes.

Ce policier est aussi victime de son manque de formation dont il n’est en rien responsable, je suis persuadé qu’il ne voulait pas en arriver là car aucun policier ou gendarme ne se lève un jour, avec l’intention de donner la mort... c’est au Ministère de l’Intérieur de donner les qualifications nécessaires à ses représentants.
Une nouvelle marche silencieuse est envisagée prochainement pour soutenir la famille du jeune homme.

Dans l’affaire de Draguignan, le contexte est différent car il y a eu interpellation, garde à vue et évasion. Des sommations d’usage ont été faites pour prévenir du risque que l’évadé encourait. Malheureusement la personne interpellée n’a pas voulu répondre aux injonctions et il en connaissait les conséquences. Nous ne connaissons pas le contexte, mais ne pouvait-on pas lui courir derrière ou faire un tir d’intimidation, voire lui tirer dans les jambes pour le stopper... on est en droit de se poser la question même si l’usage des armes était prévu par la Loi, dans ce cas particulier.

Même la vie d’une crapule est précieuse parce que le pire des voyous est peut-être un bon fils et un bon père... cependant, en choisissant de vivre marginalement, il faut parfois en mesurer les risques et ne pas tout mettre sur le dos de nos Policiers et Gendarmes qui font un travail très difficile et qui sont en guerre, tous les jours, contre la délinquance et le crime organisé.