Neïla Serrano un chapeau vissé sur ses cheveux sombres se balade entre les deux salles de son troisième accrochage à la Galerie Talmart (4ème) avec un air léger, souriant aux invités, à l’aise comme un poisson dans l’eau. Un curieux mélange de timidité et d’effronterie compose cette personnalité foncièrement attachante, belle, aimable.

Malgré son jeune âge, elle semble avoir eu Mille vies pour nourrir son Art pendant de longues décennies.

Au sein de cette exposition on a pu voir des dessins petits formats et de grandes toiles en carré. Neïla est à l’aise sur tous les supports, elle impose sa patte son style sur tous les formats de la peinture.

Neïla Serrano nous offre de visiter son microcosme intime. Point ou peu de travail d’autofiction ou d’autoportraits en miroir dans son oeuvre, mais la divulgation d’une galerie de personnages dont les portraits réalistes ne sont jamais vulgaires, crus, violents ou faciles.

Neïla excelle dans le portrait de femme qui alterne entre une relation forte entre le mouvement du corps et l’expression du visage. Neïla nous raconte des tas d’histoires parfois nostalgiques ou tristes mais jamais désespérées, honteuses ou bassement sexuelles.

Il y a une grande pudeur dans le regard posé par Neïla, on sent qu’elle a une tendresse particulière pour les êtres qu’elle met en scène avec un grande sens du cadrage et une don rare pour la mise en couleurs.

Il y a une maturité inouïe dans le travail de Neïla, un sens inné du trait juste, du minimal qui fait mouche, qui touche sa ou ses cibles avec une grande efficacité, maîtrise.

Que l’on ait une grande culture de la peinture ou que l’on soit un contempteur en herbe, on ne peut pas être insensible aux visions pulsionnels géniales de cette jeunes artiste.

On reste marqué par son talent percutant et noble, rarement une femme aussi jeune n’a fait montre d’une telle puissance dans son expression artistique. Neïla Serrano a plusieurs longueurs d’avance sur tout ce que l’on peut avoir actuellement à Paris en matière de Peinture. Avec elle on est revenu à l’essentiel, au meilleur de ce que peut produire un artiste inspiré, elle pourrait être comme l’icône d’une génération prometteuse.

On rencontre une Neïla Serrano tous les 10/15ans.