Télérama se paye Delarue !

Télérama se paye Delarue !

Une fois n’est pas coutume, le téléramage du premier hebdo culturel hexagonal est aussi triste que son téléplumage. Manifestement désireux de faire un coup en kiosque, Télérama fait donc sa Une sur Jean-Luc Delarue, propulsé grand Satan de la Trash TV et dichotomique du PAF au gré d’une enquête (?) enfilant plus de poncifs que de perles informatives. Le ressort dramatique du propos ? Delarue, par delà l’aspect lisse de ses prestations sur Ca se discute, serait en réalité un pur paranoïaque, schizophrène de surcroît, puisque ô secret de polichinelle, l’homme produirait via Reservoir Prod quelques fleurons télévisés tels C’est mon choix, Scrupules et consorts.

Posons le problème et débattons-le par l’exemple. Delarue est animateur-producteur, nul ne l’ignore, statut envié et courtisé depuis que Jean-Pierre Elkabach, à l’époque patron de France 2, avait offert à l’homme à l’oreillette un contrat royal ayant pour objectif de le débaucher de canal + et Europe 1, mais aussi de lui permettre de monter Reservoir Prod. La recette fit école. Arthur, puis Michel Field, en étant les chantres les plus représentatifs. Tiens Arthur justement. Lisse à l’écran. Trash à l’antenne. L’ex "animateur le plus con de la bande FM", bombardé depuis gendre idéal, joue en effet les orduriers modes sur les ondes sans que personne ne s’en émeuve… Delarue doit-il présenter C’est mon choix pour s’attirer les bonnes grâces des journalistes de Télérama qui ne voient dans l’attitude de l’animateur qu’un réflexe de sale gosse refoulé qui fait présenter ce qu’il n’ose assumer ?

Entendons-nous. Je ne cautionne ni Delarue ni ses émissions. Tous ont leurs limites qu’il n’est pas nécessaire de recenser, chacun pouvant le faire aussi bien que moi. Simplement l’acharnement de Télérama décrivant sur des "on dit" et autres bruits de couloirs un Delarue parano, capricieux voire clientéliste, ne pourra que flatter la méfiance du lecteur. Car c’est à l’homme qu’on s’attaque ici plus qu’à ses émissions. La réussite professionnelle est-elle gênante ? Sans doute oui. Car c’est une forme de jalousie que l’on sent pointer parfois, lorsque les journalistes décrivent avec délice ce Delarue qui se plante dès lors qu’il sort du pré carré du divertissement testimonial qui a fait sa fortune.

Entre enquête de couloir et lynchage à la cordelette de papier, cet article n’a pour autre but que de faire enrager le lectorat partisan de Télérama et d’attirer le péquin vers le magazine sur la seule foi d’une couverture racoleuse. En terme de culture, Télérama semble cette fois cultiver le people, un peu comme Delarue, parce que décidément ça fait vendre. Delarue l’a juste compris voilà dix ans. C’est peut-être ce qui énerve, chez Télérama.

Téléramage sur le net

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