Al Qaïda s’approche peu à peu de la France

Al Qaïda s'approche peu à peu de la France

Les réactions aux attentats d’Alger ne se sont pas faits attendre, et il est intéressant de noter que tout le monde s’est senti visé. Le pouvoir algérien, forcément, qui a tout de suite impliqué les islamistes radicaux : nous sommes sûrs que c’est l’œuvre du GSPC, a dit le ministre de l’Intérieur Yazid Zerhouani lors d’une conférence de presse, préférant utiliser l’ancien nom de l’Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique, avant que celle-ci ne la revendique. Je n’ai aucun doute que l’Onu était visée, a déclaré à la BBC le haut commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres. C’était bien en effet dans le style des terroristes du 11 septembre 2001 que de frapper au cœur de l’appareil d’État des symboles du pouvoir, ici la Cour suprême et le Conseil constitutionnel d’une part, et le Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations-Unies d’autre part, où cet attentat ravive le souvenir de celui qui a détruit les locaux des Nations unies à Bagdad, en août 2003, faisant 22 morts dont le chef de la mission onusienne, Sergio Vieira de Mello. Oussama Ben Laden, dans son dernier message, avait clairement menacé l’Europe, et c’est à la porte de celle-ci qu’il a frappé : le président français Nicolas Sarkozy, qui était en visite en Algérie la semaine dernière, a téléphoné à son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika pour lui exprimer la solidarité de la France. Les bombes ont explosé le jour où le parquet antiterroriste a requis au tribunal correctionnel de Paris des peines d’un an de prison ferme contre cinq des six anciens détenus français de la base militaire américaine de Guantanamo.

Quelque chose en ce double attentat me tracasse :
Les lieux qu’ils ont détruits sont surtout bien choisis,
— Où les derniers recours à bon droit sont saisis !
Le symbole est si fort qu’il faut qu’on le fracasse.


Tout coup à main armée est toujours efficace
Quand les pouvoirs qu’il vise ont l’air assez moisis,
Les gens de peu ont peur et vite, ils sont transis
Car il veut prendre un monde impie à sa carcasse.


Mais l’hydre attend son heure et au-delà des mers,
Croissant sur les terroirs où les gens sont amers,
Elle attend l’occasion qui lui offre à s’étendre…


S’il fallait qu’on se croie à couvert volontiers
Mais les conflits chez nous sont aussi à se tendre :
À quand la guerre urbaine au cœur de nos quartiers ?

 

Cliquez sur Mathieu Guidère à France Info le 3 décembre 2007 :

Al Qaïda au Maghreb reste une menace (4’54")