Vers la fin du Monopole de la Française des jeux et du PMU ?
Le patron du site de jeux en ligne Unibet, Petter Nylander, devrait être extradé vers Paris aujourd’hui, au moment même où le ministre du Budget Éric Wœrth se rend à Bruxelles pour présenter les doléances de l’État français en ce qui concerne la déréglementation des jeux de loterie et la fin des monopoles de La Française des Jeux et du Pari Mutuel Urbain sur le territoire.
La mise est importante, la progression des prélèvements non fiscaux sur les jeux a été le plus souvent supérieure à celle de l’ensemble des ressources du budget général, remarque le sénateur François Trucy, auteur de plusieurs rapports sur le sujet. 10,2% en 2006 contre 3,2% pour l’ensemble des recettes budgétaires.
Pour 2007, ils représentent un montant de € 3,3 milliards. Le chiffre d’affaires de La Française des Jeux est de € 8,9 milliards, et celui du PMU de € 8 milliards.
Mis en demeure à plusieurs reprises par la Commission de Bruxelles, la France a du mal à faire des libéralités, sa législation très stricte date de 1891, et à voir se disperser une manne aussi juteuse. L’État joue la montre : la démarche d’Éric Wœrth lui permet de retarder la saisine de la Cour de Justice européenne, mais le processus est enclenché face à la pression des sites de jeux en ligne.
D’autant plus qu’il sera difficile de condamner Petter Nylander, blanc comme neige aux yeux des instances européennes…
Charlie McCreevy, le commissaire européen chargé du marché intérieur, s’est immédiatement écrié : c’est un innocent au regard des lois européennes qui a peut-être été arrêté !
La fin du bras de fer sur les paris en ligne
Est pour bientôt : avec un monopole indu,
La France avait la main sur tout, elle a perdu !
Juge et partie, elle a été longtemps maligne.La Commission l’a dit cent fois, et le souligne,
Hostile au grand marché, il reste un résidu
Qu’il faut contraindre aussi en France, et c’est ardu :
Le fisc irait demain à la pêche à la ligne !On a beau jeu d’agir sur les travers des gens,
Les filous sont pour ça un peu trop diligents
Mais les pouvoirs publics ont su rafler la mise.Mais la règle a changé partout pour les paris,
Et l’État ne peut plus conserver sa mainmise :
C’est fini l’époque où tout se joue à Paris !