Le manuscrit d’Hicham, Destinées marocaines

Le manuscrit d'Hicham, Destinées marocaines

Ce livre n’a qu’un seul défaut ; sa bièveté. Youssef Jebri signe là pour son premier roman, sans doute largement autofictionnel et fort bien documenté, une oeuvre d’une grande force, d’une belle maîtrise textuelle. Le ton est juste l’écriture alterne entre la prose poétique et la poésie tout court. Le jeune marocain Hicham hésite entre deux cultures, deux pays et communique par lettre avec son cousin Marwane installé en France. Un quiproquo fera que ce qui devait être intime sera connu publiquement.
A travers les vies parallèles et croisées de ses héros, jeunes idéalistes qui veulent faire changer les choses, Youssef Jebri décrit une réalité politique et religieuse complexe au Maroc avec un ton nouveau et une écriture remarquable. Sensible et universel. A lire absolument.

Présentation de l’éditeur

Casablanca, juillet 2006, Hicham, étudiant en droit, vient d’obtenir sa licence. Agé de vingt-quatre ans, il n’imagine pas son avenir au pays, comme de nombreux jeunes Marocains.

Il rêve de s’installer en France et de rejoindre son cousin Marwane, parti à l’âge de trois ans en compagnie de ses parents. Mais la politique drastique d’immigration européenne rend son projet impossible à réaliser.

Pourtant, Hicham ne peut pas se résoudre à rester au Maroc. Etouffé sous les poids conjugués de la religion, des traditions et de la monarchie, il ne peut croire à l’image idyllique que les médias donnent de son pays. Il décide donc d’émigrer clandestinement, en traversant à la nage le détroit de Gibraltar, séparant l’Afrique de l’Europe. La veille de son départ, il écrit une lettre à son cousin Marwane.
Celui-ci convaincu qu’Hicham a trouvé la mort au cours de sa traversée, choisit de la publier sous le titre Le manuscrit d’Hicham.

Biographie de Youssef Jebri par lui-même

“Je suis né en 1973, l’année du putsch militaire au Chili qui renversa le gouvernement de Salvatore Allende, l’année où décédèrent Bruce Lee et Pablo Picasso, l’année de la guerre de Yom Kippour et du premier choc pétrolier. En 1973, heureusement, un cessez-le-feu fut enfin signé au Vietnam. Les américains arrêtèrent leur boucherie, en attendant de recommencer ailleurs. L’Ajax de Johan Cruyff inventait le football total pendant que Bob Marley enregistrait I shot the sheriff et que Nass El Ghiwane cartonnait au Maroc. Deux ans auparavant, jour pour jour, Jim Morrison décédait à Paris.

En France, Georges Pompidou était président de la République. Aux États-Unis, Richard Nixon était réélu pour un second mandat. Mao dirigeait encore la Chine mais plus pour très longtemps. Je suis né à Marrakech, au Maroc en plein règne d’Hassan II, monté sur le trône en 1962.

Mes parents m’ont inscrit à l’école française où j’ai accompli l’intégralité de ma scolarité. Je vis en France depuis maintenant plus de huit ans. J’ai depuis quelque temps abandonné l’activité professionnelle que j’occupais depuis mon arrivée à Paris. Je me consacre désormais pleinement à l’écriture.”

Le manuscrit d’Hicham : destinées marocaines (Éditions du Cygne)

Le site de l’auteur