Merkel et Sarkozy à Quitte ou double

Merkel et Sarkozy à Quitte ou double

Le MAGue a pu vous entretenir dans ses éditions du 18 juin de l’abandon du terme constitutionnel pour qualifier le nouveau projet de traité concernant les règles institutionnelles qui devront régir l’Union européenne à l’avenir. Le Monde indiquait hier une terminologie banale : traité réformateur. Les deux points de désaccords principaux demeurent l’extension du champ de décision à la majorité qualifiée, qui fait l’objet d’une opposition de principe de la part de la Pologne, ainsi que la charte des droits fondamentaux qui rencontre l’hostilité de la Grande Bretagne. Là où tout le monde est d’accord, c’est qu’à la suite des non français et néerlandais au printemps 2005, il faut éviter de passer par un référendum. Angela Merkel a d’ailleurs ouvert jeudi à 18 heures le sommet de Bruxelles en avançant qu’il est important que nous ne nous appesantissions pas trop longtemps sur nous-mêmes et que nous entreprenions tous les efforts possibles pour parvenir à un accord, signe qu’il valait mieux insister sur les points de convergence. Plusieurs aspects du projet sont donc mis à l’encan, car ils demeurent accessoires. Il y a un sentiment d’urgence inspiré par la lassitude : ça fait 15 ans qu’on discute des mêmes sujets, a dit un diplomate. Trouver le plus petit dénominateur commun n’était-elle pas la solution de Nicolas Sarkozy ? Les deux chefs d’État se sont investis à fond afin de réussir au plus vite la relance de la construction européenne, pour des motifs personnels. La chancelière allemande a besoin de quitter la présidence de l’Union sur un succès, parce que sa marge de manœuvre est étroite en Allemagne, et Nicolas Sarkozy en a fait un argument de campagne, pour montrer qu’il tient ses promesses avant de faire de même en France.

Le sommet se présente à tous nos dirigeants
Comme un défi qu’il faut gravir avec prestance,
Pendant que deux nations font de la résistance
Les avis de chacun sont souvent divergents.

Pourtant, des points d’accord sont devenus urgents :
On ne peut plus rester ainsi dans l’inconstance,
Il faut d’un premier jet lui garder sa substance,
Mais il n’est plus question de prendre avis des gens.

La France et l’Allemagne ont fait tout leur possible
Avec pour objectif d’atteindre enfin leur cible :
Un compromis durable et sortir de la poix…

L’un arrive et l’autre est prête à finir sa tâche,
On les comprend s’ils ont pesé de tout leur poids
En préférant la gloire à l’échec qui l’entache !