Plan "B" Comme…

Plan "B" Comme…

La défaite enregistrée par Alain Juppé dans la 2ème circonscription de Bordeaux constitue moins un revers pour le gouvernement que pour son n°2, dont la démission a été acceptée par François Fillon lundi matin. Désormais, l’avenir apparaît bouché pour l’un des derniers représentants de la chiraquie encore aux affaires, et toute la journée s’est passée en supputations sur le nom de son successeur. Jean-Louis Borloo a été reçu à l’Élysée pendant une demi-heure le soir même, mais sa responsabilité dans le premier revers enregistré par le gouvernement ne devrait pas donner lieu à quelque promotion que ce soit. Son intérêt pour les questions environnementales n’est pas avérée, les compétences requises pour le Medad, comme Alain Juppé se plaisait à nommer son super-ministère, étaient taillées sur mesures à sa taille… Pour autant, une offre comme ça, ça ne se refuse pas, a déclaré l’intéressé. Nicolas Hulot a déclaré avoir été consulté, ne pas être candidat au poste, mais qu’il n’y a pas l’ombre d’un doute que ce ministère perdure, en dépit d’un changement de titulaire, avec un positionnement au sein du gouvernement et des attributions identiques. Si Éric Besson a prétendu que le chef de l’État est capable de transgression sur un certain nombre de sujets et qu’il est susceptible de passer outre à la règle républicaine qui veut qu’un ministre battu doit laisser la place, l’éviction d’Alain Juppé est une opportunité offerte à Nicolas Sarkozy de rompre une fois pour toutes avec la période antérieure. Le nom de Michel Barnier circule également, il a été ministre de l’Environnement au sein du gouvernement Balladur, puis délégué aux Affaires européennes de celui d’Alain Juppé, des Affaires étrangères dans le dernier cabinet Raffarin, membre de la Commission européenne de 1999 à 2005… Un technocrate, un homme de réseaux qui s’est prononcé pour le candidat Sarkozy, en fut conseiller politique après avoir été écarté par Dominique de Villepin, bref, un homme susceptible d’incarner la synthèse entre toutes les tendances de la droite, hormis celle dont Alain Juppé est aujourd’hui le symbole.

L’équilibre est rompu avec le sentiment
Qu’on a creusé pour lui exprès la sépulture
Où ce ministre a chu en perdant sa stature :
Est-ce un coup dur vraiment pour le gouvernement ?

Un autre est là, tout prêt d’obtenir l’agrément
D’agir en nom et place avec sa signature,
C’est ainsi qu’on pourra consommer la rupture
Et mélanger le tout grâce au nouveau ciment.

On rit, on pleure un peu et après on oublie :
La loi du temps qui passe est ainsi établie
Que l’espoir a toujours la primeur ici-bas !

Qu’importe, au fond, son nom s’il conduit les réformes,
Les gens ont pour désir de remplir leur cabas
Et croire en l’avenir si c’est bien dans les formes.

 

Jean-Louis Borloo piégé par Laurent Fabius sur la TVA :