Jours Tranquilles à Clichy

Jours Tranquilles à Clichy

On apprenait mardi le décès de la victime d’une agression qui s’est produite à La Forestière, une cité de Clichy-sous-Bois. L’homme de 44 ans a été interpellé le 31 mars par une bande de jeunes au bas des bâtiments pour une cigarette, alors qu’il se rendait chez son frère. L’homme ne se laisse pas faire et l’altercation tourne à l’embrouille. Deux voisins, alertées par les cris d’Arshad Mohammad, interviennent, mais ils ne sont pas de force. Le visiteur repart un peu plus tard en ambulance et ne se réveillera pas. L’affaire n’a pas fait la Une malgré l’attention qu’on porte à cette commune du 93, d’où sont parties les émeutes de banlieue de l’automne 2005. Pourtant, Paris-Match avait consacré un reportage photographique au quartier il y a quelques semaines, sous la plume de Marc Sich, qui avait engendré un début de polémique. Depuis plusieurs jours, en raison du symbole que représente cette ville au moment où tous les Français vont se déplacer pour choisir celui qui les représentera, les reporters étrangers ont débarqué, leur présence est à la source de multiples incidents : un correspondant d’al Arabiya, la chaîne satellitaire arabe, a été agressé et s’est fait voler son matériel, un caméraman de Voice of America a été frappé et hospitalisé, un collaborateur de l’agence de presse audiovisuelle BG Television a été victime d’un vol à l’arraché… Il y a de la tension, reconnaît-on à la mairie, tout le monde veut filmer les bureaux de vote à Clichy-sous-bois. Au commissariat, on n’a rien de spécial à dire : on applique les mêmes mesures que pour le reste du territoire en période d’élections. Avec un peu de chance, tout se passera bien. Sinon…

Rien n’a changé ici en un an et demi,
Du fric, il y en a, un peu, mais c’est sur place :
Alors le temps dans la cité fait du surplace
Mais le courroux qui s’est produit s’est endormi.

La révolte, on la noie en buvant un demi,
Pas la peine après tout qu’en ville, on se déplace,
La castagne au milieu du trottoir la remplace,
On tient les murs et ça vaut bien un atémi !

C’est le menu du jour : agressions, vandalisme,
Au bout, la peur et des relents de populisme :
Évidemment, pour ce week-end, la presse est là.

Pour certains, ce peut être un atout dans la manche,
Au pire, on peut toujours mettre à profit cela
Pour faire un meilleur score au premier tour, dimanche.

 


Voir le reportage photo de Paris-Match sur La Forestière.