Les Candidats à l’Ombre des Vieilles Gloires

Les Candidats à l'Ombre des Vieilles Gloires

C’est au moment où nous apprenons le malaise cardiaque et l’hospitalisation de Raymond Barre à l’hôpital du Val-de-Grâce que paraît dans Le Pèlerin l’entretien que l’ancien Premier ministre a donné à l’hebdomadaire conjointement avec son homologue Michel Rocard. C’est très loin des propositions de la plupart des candidats à l’élection présidentielle que se situent les deux hommes d’État, préconisant le recours à l’imagination pour renouer avec la croissance en recherchant les synergies plutôt qu’appliquer les recettes classiques des politiques publiques dont on a déjà vu les limites. Pour eux, le meilleur programme serait zéro mesure nouvelle, mais procéder à une réforme fiscale destinée à dynamiser l’outil productif en pénalisant tout ce qui ne l’est pas. C’est un pavé dans la mare au moment où la presse fait l’écho des parachutes dorés qu’endossent des managers qui ont porté les affaires dont ils avaient la charge au bord du gouffre. En 2007 et l’année suivante, selon les tout derniers pronostics du Fonds monétaire international, la croissance devrait se poursuivre en se tassant d’un demi-point. Pas de quoi se mettre en frais !

Au mois d’avril, la mode est à la surenchère
Pour accrocher au mieux l’électeur qu’on séduit,
Et c’est toujours ainsi qu’en France, on se conduit :
Après, tous les chantiers sont laissés en jachère.

Et pourquoi pas, ont dit des gens qui sont en chaire,
Juste alléger l’impôt sur tout ce qui produit ?
En taxant plus le reste et faire à coût réduit
Ou nul tout ce qu’on peut car la dette est trop chère !

Nos dirigeants futurs pourront s’en inspirer
Tant le manque à construire est à désespérer :
On paye assez certains pour fermer des boutiques.

Ces grands commis des temps jadis à qui l’on prit
Le goût pour l’arrogance ont des côtés pratiques,
Un trait de leurs cadets est de manquer d’esprit.