La campagne lancée le 11 mars par l’Institut national d’éducation pour la santé (INPES) est assez
singulière. Le touchant spot télévisé que l’on verra jusqu’au 21 mars va sans doute titiller les esprits.
On y voit un jeune homme brandissant une pancarte « Free hugs » (câlins gratuits) dans la rue. S’il se
fait parfois éconduire, il arrive aussi que des bras inconnus s’ouvrent amicalement. Des femmes ou des
hommes de conditions et d’âges variés manifestent ainsi leur belle générosité.

Le Free hugs vient d’Australie, via YouTube. Dans la foulée, une déferlante d’happenings câlins s’est
répandue aux USA, au Brésil, en Angleterre, en Italie, en Espagne, en Israël et même en Chine où le besoin
de câlins réparateurs doit être parfois brûlant.

L’INPES a eu la bonne idée de surfer sur cette vague pour tenter de briser les murs d’incompréhension et
de préjugés qui entourent les personnes séropositives.
Les connaissances sur les maladies s’améliorent, mais certaines réticences sont toujours bien présentes.
Une grande intimité avec des personnes séropositives n’est pas toujours bien acceptée, surtout chez les
personnes les plus âgées.

Ainsi, 93 % d’entre elles sont d’accord pour fréquenter des personnes atteintes,
71 % acceptent de leur confier des enfants, mais 14 % seulement pourraient avoir des rapports sexuels
protégés avec elles.

Lutter pour une meilleure acceptation sociale des personnes touchées est une priorité des actions de lutte
contre le VIH. Toute discrimination est évidemment source de souffrances supplémentaires. Le cumul des
discriminations peut entraîner certaines personnes à avoir des comportements à risques. Mieux acceptées
par la société, les personnes atteintes sont aussi plus sensibles à la prévention.

Pour soutenir cette campagne, vous pouvez écrire Free hugs sur une pancarte, descendre dans la rue et
attendre que des bras fraternels s’ouvrent.
Si vous êtes timides, vous pouvez vous familiariser virtuellement avec cette pratique. Un site vous donne
la possibilité de coller votre profil sur un petit personnage qui ira à la recherche de bras accueillants
et réconfortants. Depuis le 11 mars, plus de 158 000 hugs se sont échangés sur le net.

Cette approche
ludique est donc un franc succès, mais elle édulcore un peu le message initial qui veut rappeler que le
sida ne se transmet pas lors d’un simple contact. Et, sur Internet, les contacts physiques, ce n’est pas
génial...

Après la campagne Free hugs, une série de douze portraits de personnes contaminées sera diffusée sur les
chaînes de France télévision jusqu’au 15 juin.
En attendant, comme disait Machin, aimez-vous les uns les autres, mais sortez bien couverts. Amen.

Pour voir le spot Free hugs et partager des câlins virtuels : www.contreladiscrimination.org