Discret mais fracassant, Jean Baudrillard a disparu dans l’univers virtuel qu’il n’a cessé de nous présenter comme le travers le plus criant de notre société post-moderne. Né à Reims en 1929, il se distingue d’abord par sa critique de la société de consommation, avant d’analyser les media et le terrorisme. Proche de Roland Barthes, mais surtout de Guy Debord, cet observateur d’un monde emprisonné dans ses apparences instruit dans Le Monde deux mois après l’attentat du 11 septembre 2001 le procès de l’hégémonie américaine pour montrer la fatalité anecdotique de la tragédie. Quatre ans plus tard, il défend les prises de positions de Dieudonné sur la Shoah dans Libération en accusant la presse d’avoir été l’instigatrice de la controverse. Sa vision iconoclaste des choses a conduit cet universitaire de renom à être coopté par le Collège de Pataphysique, pour y prendre il y a six ans les fonctions de Satrape. Il n’est certainement pas étonnant d’imaginer ce théoricien de l’illusion exceller dans la science des solutions imaginaires.