Un jeu d’enfant, Raphaël Enthoven

Un jeu d'enfant, Raphaël Enthoven

De Raphael Enthoven on connaît le père (de nom), la femme (de renom), les photos volées dans Voici (de mémoire), les chroniques (de talent), les cours (de Sciences Po). Un jeu d’enfant est son premier livre. Une lucarne sur son monde à lui.

Couchés sur du papier comme offerts en confidence. Des mots pour réfléchir, pour comprendre, pour expliquer, pour admirer. Une hymne toute personnelle à la philosophie, fantasme indicible d’enfant devenu passion et raison d’adulte. Raphaël Enthoven tend la main de la sagesse à son petit garçon, se promène avec une étonnante souplesse dans les méandres opaques des maîtres à penser.

De Spinoza à Sartre ou Jankelevitch, il raconte comment on entre en philosophie, la certitude, le doute, l’incompréhension, l’humilité, l’admiration, les grands professeurs, les demi-Dieux, les Dieux, les déceptions, les impostures. Et puis, bien sûr, les idées, les théories, les accointances, les contradictions. On aimerait prendre des notes mais ça va trop vite, on tourne les pages comme on regarde une main dresser une esquisse au fusain, un geste sûr, rapide, qui sait vers quoi il tend. Une sensation étonnante de maîtrise improvisée, précise et sensible.

Sa vie à lui est posée en contre-chant. On découvre une plume touchante, ponctuée d’élans lyriques, quelques scénettes naïves et drôles. Un ton tendre et mélancolique. Une toile de sourire triste.
« La philosophie conquiert le monde en le laissant intact ; la philosophie, c’est un jeu d’enfant. »

Un jeu d’enfant prodige sans doute. Et un pari réussi pour ce premier opus sincère et personnel qui entrouvre, on l’espère, la porte du roman littéraire…

Un jeu d’enfant – La philosophie , Raphaël Enthoven- Editions Fayard,
15 € - 204 pages

Un jeu d’enfant – La philosophie , Raphaël Enthoven- Editions Fayard,
15 € - 204 pages