ON N’A.N.P.E PLUS !!

ON N'A.N.P.E PLUS !!

Mon oncle Tonin me racontait que dans son jeune
temps, c’étaient les bons ouvriers qui choisissaient
leur patron. S’ils étaient mécontents de leurs
traitements - humains et salariaux - il leur
suffisait d’aller voir en face pour trouver une
meilleure place ! Pauvres patrons, qui d’une certaine
façon - celle qui fera l’objet de ma causerie
d’aujourd’hui - ne faisaient plus la loi...

Depuis, les temps ont bien changé, car les patrons
malins ont retenu la leçon des trente glorieuses et du
plein emploi ou presque : prospérité mal comprise, car
profitant soudain à tout un chacun, et acquis sociaux
des travailleurs en force ; autant de dérives qu’il
fallait mettre à bas !

Impossible pourtant de réintroduire l’esclavage, car
à qui écouler toute cette marchandise sinon à ses
millions de consommateurs dont se nourrit l’ogre
capitaliste ? Non, il s’agissait juste pour le grand
patronat de trouver un bon équilibre, qui dans sa
modernité ait l’air d’une fatalité, quelque rançon du
progrés qui maintienne la populasse en dépendance...
Réfléchissons un peu... Bon sang, mais c’est bien sûr
 ! ? Le retour du bon vieux chomdu !... Chomage II, le
retour !

Eh oui !pensez-y : et si le chomage était un crime
organisé ? On n’ose l’imaginer ! Mais c’est bien la
menace du chomage qui maintient la pression sociale
sur les masses salariales... LE POUVOIR NE RENONCERA
JAMAIS AU CHOMAGE, PARCE QUE LE CHOMAGE C’EST LE
POUVOIR ! Le pouvoir de nous tenir par les alibofis...
Et de quoi rêve-t-on aujourd’hui ?

A en croire
Sarkozy, de pouvoir gagner plus en travaillant
davantage - cf. les affreuses "trente cinq heures",
cause de tous nos maux ! Eh bien moi, je préconiserais
qu’on soit payés davantage sans travailler plus. Ce
qui bizarrement n’est pas moins économiquement viable,
je ne serais d’ailleurs pas le seul à pouvoir le
démontrer ici... si la place ne nous y manquait : pour
résumer, plus tu gagnes et plus tu dépenses et plus tu
fais tourner la machine, sans parler d’une réflexion à
mener sur la répartition des bénéfices du travail...

Et dire que tous les enfants de ma génération( je
suis né la même année que la carrière de Johnny
Halliday, seule valeur sûre de mon existence)ont dû
plancher des heures durant sur "la civilisation des
loisirs", sujet chéri des rédacs de l’époque : que
ferions nous quand nous serions grands et qu’il n’y
aurait plus besoin de travailler ou si peu ?...

L’homme se libérant du travail ! C’était la vision du
progrès. Certes utopique, néanmoins... Nés dans une
démocratie prospère, allaités par Mendès France et
bien élevés par Jules Ferry, moins que quiconque nous
étions préparés à finir quadras sous le régime
policier d’une misérable république bananière ! Mais
nous y voilà... et je ne m’y fais pas !

J’ai du mal à me résoudre. S’il faut travailler,
travaillons, ce n’est pas le problème : car en fait le
travail n’a jamais manqué ! Non, mais il lui est fait
violence, pour qu’il reste un objet de chantage dans
le système économique qu’ont choisi ceux qui
gouvernent à nos destinées... quand il y a des emplois
à créer par dizaines au coin de la rue !

Tenez, quand
j’étais petit il était quasiment impossible de tricher
dans le bus : il y avait comme aujourd’hui un
chauffeur, mais - pour qui s’en souvient - également
un monsieur dans sa guérite qui vendait et poinçonnait
les tickets ! Voilà un boulot utile, à l’heure où la
R.T.M se désole des 18% de truande des usagers
marseillais, plutôt que d’installer des sales caméras ;
car le pourcentage du chiffre d’affaire ainsi récupéré
financerait largement le salaire de ces employés, qui
seraient de plus un renfort de paix sociale dans nos
jolis bus et futurs tramways... Un exemple entre mille
en ces temps où l’on a préféré fermer le parking de
Notre-Dame-De-La-Garde la nuit, petit bonheur
touristique ou intimiste qui n’était pas du luxe à
Marseille, plutôt que d’embaucher un ou deux vigiles,
etc.Etc.

Je ne crois pas au chomage ! Car rien n’est vraiment
fait pour aider le travail : tous ceux qui prennent la
liberté de créer leur propre emploi ou tentent
l’aventure de créer de l’emploi à mesure humaine
savent bien la guerre qui leur sera faite, au delà des
apparences. Non, il me semble que l’on favorise moins
la création d’emploi que d’employés...

Ce qui n’est
pas exactement la même chose, et au seul privilège des
grosses entreprises et multinationales qui tirent les
ficelles... avec la complicité objective de leurs
affidés administratifs. J’ai nommé l’Etat...

Bon, je m’énerve, je m’énerve, je vais encore passer
pour un gauchiste qui ne croit plus au politique...
Mais il y aurait tant à dire et à faire ! Las, je n’ai
plus de place, de toute façon, je n’ai plus de force,
et je n’ai plus envie de me présenter aux élections.
Alors je voterai pour quelqu’un d’autre, ce sera
toujours ça de fait.