Les Amis de la Constitution se sont réunis à la Casa de America de Madrid vendredi pour discuter de l’avenir du traité constitutionnel européen, mais surtout pour faire une démonstration de force afin de peser sur les réfractaires et les eurosceptiques. Les ministres des Affaires étrangères des 18 nations qui ont adopté le texte, ainsi que ceux du Portugal et de l’Irlande qui ont réservé leur choix pour l’instant, ont signé une déclaration commune où ils réaffirment leur attachement à un texte qui, rappellent-ils, a été négocié pendant deux ans et demi, signé par 27 gouvernements et représente un équilibre global quasiment intouchable. Toutefois, ils sont prêts à écouter dans un esprit constructif les propositions des autres États membres, pourvu que ce soit sur la base du traité constitutionnel. En réalité, cette initiative relève un peu de la méthode Coué, car les avis divergent non seulement sur la méthode pour relancer la construction européenne, mais aussi sur l’intérêt du projet. La Pologne, le Royaume Uni et la République tchèque ont ratifié le traité, mais dans l’intervalle, leurs gouvernements ont pris des distances par rapport au texte. La chancelière allemande qui préside actuellement l’Union européenne, n’a pas trouvé l’idée de cette manifestation à son goût, car elle apparaît comme une provocation aux nations qui l’ont rejeté, alors qu’on le sait, son ambition est de la sortir de l’impasse à l’issue de son exercice, à l’été prochain.