Le président George W. Bush, qui vient d’essuyer un revers électoral à la Chambre des Représentants et au Sénat et la critique assez vive du rapport Baker, s’adresse au peuple américain mercredi à 21 heures locales (02h00 GMT) pour annoncer des changements dans la politique de son administration en Irak, qui plombe le bilan de ses deux mandats au point d’occulter tout le reste. S’il avoue effectivement des erreurs et en assume la responsabilité, il prétend que l’occupation militaire y était insuffisante pour garantir la sécurité des zones sous contrôle, où ont surgi des terroristes et des insurgés, et que les règles d’engagement étaient trop restrictives. Ce seront donc 21500 hommes de troupe supplémentaires qui seront envoyés pour assister l’armée irakienne dont le président américain espère une mobilisation plus grande, et sans doute une plus grande mansuétude accordée aux soldats au contact. Il a de nouveau accusé l’Iran et la Syrie d’abriter et d’infiltrer des terroristes sur le territoire irakien, et exhorté le gouvernement de Bagdad à plus de motivation, sous peine de perdre le soutien de son peuple et des Américains. Pourtant, s’il a reconnu que nous devons nous attendre à plus de victimes irakiennes et américaines en dépit du succès envisagé de sa stratégie, il n’était pas question de se retirer sans risquer un effondrement du pays, et George Bush va demander des crédits supplémentaires de 6,8 milliards de dollars à un parlement désormais hostile à ses vues. Il compte également voir nommé un coordinateur à Bagdad pour que l’aide économique dépensée en Irak donne de meilleurs résultats. L’impasse.