Les spéculations persistantes sur une éventuelle offre de François Pinault sur Suez devront s’éteindre assez rapidement, puisque le groupe a de nouveau saisi l’Autorité des Marchés Financiers à ce sujet, qui a la charge de clarifier la situation dans les meilleurs délais, peut-être déjà mercredi. On attribuait à l’homme d’affaires des vues sur cette entreprise au moment où le processus de fusion avec Gaz de France battait de l’aile, et il se serait associé avec l’italien Enel pour y pourvoir, mais il avait déclaré au mois d’octobre qu’un tel projet n’était plus d’actualité. Or, le Conseil constitutionnel a repoussé à la fin de l’année dernière la fusion de Suez avec GdF au mois de juillet 2007, après les échéances électorales, ce qui fait peser un doute sur la viabilité d’un projet mal engagé, mais presque à son terme. En 2005, François Pinault avait dû abandonner sa grande idée de musée d’art contemporain et d’aménagement sur l’île Seguin à Billancourt, face aux réticences mal définies des différents interlocuteurs, et s’était rabattu en fin de compte sur le Palais Gramsci à Venise. Bien en cour à l’Élysée, il a également rencontré Ségolène Royal il y a deux semaines, d’après ce qu’a rapporté Le Canard Enchaîné. Après que le site Internet du mensuel Capital a prétendu vendredi que le groupe de François Pinault préparait une action agressive à l’égard de Suez, de l’ordre de 70 milliards d’euros avec l’accord de l’Élysée, les titres de cette dernière ont atteint des sommets le 2 janvier. La Présidence de la République a démenti catégoriquement cette rumeur fantaisiste, tandis qu’Artemis, la holding de François Pinault a déclaré n’avoir pris aucune décision concernant l’éventualité d’une OPA sur Suez.