X est arrivé en France en avril 2004. Cet Algérien sans papiers a actuellement 19 ans. Il est un lycéen sans problèmes, bien noté, apprécié par ses condisciples et par son entourage. Il n’a donc rien d’un indésirable. Ce n’est pas un dealer, un braqueur ou un terroriste. Mais X a pourtant un gros, un très gros défaut aux yeux de l’administration française. Il est ce qu’on appelle un « sans papiers ».

Il est donc expulsable.

Le commissaire du gouvernement ne l’a pas envoyé dire devant la cour administrative d’appel de Bordeaux. Sans aucun état d’âme, ce haut fonctionnaire a expliqué qu’il n’y avait pas nécessité pour X de rester en France.
Allez, zou, direction Alger !

Le commissaire a même fait mieux (ou pire !) en allant jusqu’à prétendre devant la cour que la « rigidité morale n’était pas un risque encouru » (cité par Libération). Ah bon ! Pourtant X est homosexuel. Ouille ! Ce n’est pas vraiment bien vu en Algérie. C’est même une raison suffisante pour pouvoir y faire trois ans de prison. Ceci sans même évoquer le harcèlement et les humiliations quotidiennes que subissent les homosexuels. C’était d’ailleurs pour échapper à de tels sévices que X était venu se réfugier chez son oncle et sa tante à Bordeaux.

X sera t-il donc expulsé ? Si c’est le cas, au nom de quoi ? De la déraison d’état ? La cour d’appel doit rendre son verdict d’ici un mois. On verra d’ici là. Mais on est déjà en droit de se demander jusqu’où ira la folie sécuritaire qui se déchaîne actuellement, plus particulièrement contre les sans papiers... Ainsi au Havre, un sans papiers, dont la régularisation avait pourtant été acceptée s’est retrouvé à la case départ.

Motif ? Il aurait, soi-disant, été filmé deux ans auparavant ( !) dans un hypermarché en train d’opérer un petit larcin...

France terre d’asile... ou France terre de dingues ?