SEZNEC OU LE CADAVRE INEXISTANT

SEZNEC OU LE CADAVRE INEXISTANT

La décision de la Cour de Cassation, de ne pas accepter la révision du procès de Guillaume Seznec n’est pas surprenante. Elle était même attendue, pour ne pas dire jouée d’avance. Mais on ne commente pas une décision de justice comme chacun le sait. D’autre part, on ne va pas revenir ici sur l’affaire Seznec. Elle est à la fois trop longue et trop compliquée. Laissons là aux avocats et aux historiens.

Il n’en reste pas moins que la justice se rend, paraît-il, au nom du peuple français. Le peuple français a donc bien le droit de se poser quelques questions. Et des questions, il y en a eu beaucoup qui sont restées sans réponse dans l’affaire Seznec ! Deux points nous paraissent essentiels et très préoccupants. Le premier est déjà très ancien puisqu’il remonte au procès de 1924. Il est également crucial !

On n’a jamais retrouvé le cadavre de Pierre Quémeneur. Un meurtre sans cadavre, ça fait toujours désordre !

On n’aura donc jamais la certitude de l’assassinat de Quémeneur. Peut-on condamner un homme dans de telles conditions ? Qui pourra jamais prouver que Pierre Quémeneur n’a pas, tout simplement, voulu changer de vie et disparaître ?

Le second point qui pose problème est dans l’argumentation de la cour de cassation. Bony n’était pas très recommandable, c’est vrai reconnaît-elle, mais il n’était alors qu’inspecteur-stagiaire et on ne retrouve son nom que sur quatre procès-verbaux. Mauvaise foi volontaire ? Chacun sait que c’est l’inspecteur Bony qui a retrouvé la fameuse machine à écrire achetée au Havre, la pièce maîtresse de l’accusation...

Que signifie une telle cécité ?

Nous ne prétendons pas que Guillaume Seznec était innocent. Nous n’en savons rien. Personne n’en peut ni n’en pourra jamais rien savoir puisqu’il n’est même pas sûr qu’il y ait eu crime.

Est-il si difficile de le reconnaître plus de 80 ans après ?