Une conférence sur l’emploi et les revenus s’est tenue jeudi au Centre d’analyse stratégique avec les partenaires sociaux à l’invitation de Dominique de Villepin, secondé par Jean-Louis Borloo et Thierry Breton, sous les auspices d’Emmanuel Todd, l’inspirateur du slogan de la fracture sociale en 1995. Les chefs de file des grandes centrales syndicales n’ont pas caché leur scepticisme avant même d’y assister, arguant que ses résultats étaient déjà parus dans la presse. Ils ont une fois encore dénoncé l’absence de concertation de la part du gouvernement, quant à Bernard van Craeynest de la CGC, à l’approche de Noël, c’est toujours sympathique d’avoir quelques effets d’annonce. De fait, la montagne a accouché d’une souris, une souris dont on avait déjà vu la queue avant : création d’un fonds de garantie pour les impayés de loyer, et un crédit d’impôt pour l’emploi de salariés à domicile à tous ceux qui ne savent pas comment adapter leur vie familiale. François Chérèque de la CFDT a parlé d’une mise en scène avant la campagne électorale. Dans son discours, le Premier ministre avait pourtant placé la barre assez haut, en estimant que sa vision pour la France c’est celle d’un pays capable de conjuguer le dynamisme économique avec la justice sociale, c’est celle d’un pays qui fait le choix de la croissance sociale, et en invitant les participants à élaborer ensemble le diagnostic le plus complet avant d’examiner les réponses concrètes. Alors qu’un récent sondage estime l’influence du Front national auprès d’un Français sur quatre, il était temps de penser à relever un défi qu’on évalue depuis douze ans.