Contre toute attente, le gouvernement Olmert a conclu samedi un cessez-le-feu dans la bande de Gaza avec le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. La veille encore, un appareil visait une automobile occupée par des activistes du Hamas dans le quartier de Zeitoune, tuant une personne et en blessant quatre autres alentour. La trêve est toutefois très fragile, puisque plusieurs roquettes ont été tirées depuis le territoire palestinien, tirs revendiqués par le Jihad islamique et les Brigades des martyrs d’Al Aksa, mais le Premier ministre israélien a préféré faire preuve de retenue pour ne pas gâcher les espoirs de paix après cinq mois de conflits dans la zone et plus de 400 morts. Il a demandé à Tsahal de se retirer, tandis que les dirigeants palestiniens se sont concertés avec ceux des factions, et prévu d’envoyer 13.000 hommes patrouiller entre Israël et la bande de Gaza. Tout cela pourrait à terme conduire à l’ouverture de véritables négociations directes, sérieuses, afin de parvenir à un accord global entre nous et les Palestiniens a déclaré, confiant, Ehud Olmert à Rahat, dans le sud du pays. De fait, la situation n’est pas tenable : privés des subsides internationaux et de recettes fiscales, les Palestiniens s’efforcent de former un gouvernement d’union nationale afin de répondre à la pression de leurs bailleurs de fonds, alors que le gouvernement israélien subit une crise interne après l’intervention de son armée au Liban, et le ministre de la Défense, Amir Peretz, un des soutiens du chef du gouvernement parmi les plus sûrs, est devenu très contesté. Dans le même temps, l’armée est la cible d’une commission d’enquête qui a recommandé des départs parmi les officiers supérieurs. Tsahal, un des piliers d’Israël, a le blues. Le temps est peut-être venu pour tous de se mettre autour de la table.