1. Bonjour Dominique. Qu’est-ce qui vous a poussé à épouser la Gauche pour embrasser une carrière politique ?

Je me suis toujours sentie de gauche. Une enfance et une adolescence passées en Seine Saint Denis ont contribué à me rendre particulièrement sensible à la lutte contre les inégalités et les discriminations. Loin de moi l’idée de porter l’anathème sur ceux qui ont épousé la droite, mais j’estime que c’est au sein du Parti Socialiste que je peux le mieux promouvoir les valeurs de justice, d’égalité et de solidarité

2. Vous gérez le 4ième arrondissement de Paris. Entre le métier de maire ou le métier de mère. Qu’est-ce qui vous paraît le plus difficile ?

Demandez donc à un collègue homme !
L’un est un métier, l’autre pas mais les deux sont tout aussi passionnants et exigeants mais des raisons différentes. Cela étant, je ne prends pas les habitants du 4ème pour mes enfants !

3. A part votre rémunération mensuelle et celle de M. Delanoé, quelle différence existe-t-il entre le maire d’un arrondissement de Paris et le maire de Paris ?

Le premier interlocuteur des habitants, c’est le maire d’arrondissement. A lui d’être le relais de la politique municipale parisienne et en même temps d’avoir la capacité à faire entendre la singularité de son arrondissement. Le Maire de Paris, quant à lui, est garant de l’unité parisienne et intégrant les spécificités d’arrondissement, il définit une ligne directrice. Il est porteur à l’exterieur de l’image de la Ville
Avant de parler de rémunération, quel progrès pour tous, ce serait que d’avoir un statut de l‘élu.

4. Etre socialiste de nos jours, c’est être encore européen ?

Bien évidemment que c’est être Européen. Les socialistes l’ont toujours été depuis la naissance de ce parti. Simplement nous n’avons pas tous la même définition de l’Europe. Ce qui nous permet de montrer que le débat démocratique existe au sein du parti socialiste. Je suis, quant à moi, une Européenne convaincue, persuadée que l’Europe est notre avenir face aux Etats-Unis ou aux grands pays émergents

5. Dès 2004, vous parliez de la chance de Ségolène Royal d’être dans la course présidentielle et de surprendre tout le monde. Ne pensez-vous pas justement qu’elle a un peu trop surpris ?

Il serait tout de même difficile de se plaindre de quelqu’un qui remet le parti socialiste et la politique au centre des débats des français et qui représente une vraie chance de victoire pour la gauche ! Cependant, il me paraît plus important de parler des idées plutôt que des personnes.

6. Récemment vous avez ouvert votre mairie à des sans-papiers pour un parrainage républicain. Votre rôle d’élu, c’est d’enfreindre la loi ?

Notre rôle c’est aussi de défendre des idéaux et des valeurs républicaines. Certains élus, dont je fais partie, ont estimé de leur devoir de proposer et célébrer des parrainages civils de ces enfants, scolarisés dans nos établissements et qui risquaient d’être reconduits à la frontière à partir du 30 juin. Cette cérémonie est un moyen de réaffirmer la tradition d’accueil de la France et de refuser les conséquences humanitaires désastreuses du durcissement des lois sur l’immigration. Rien n’est pire que de ne pas vouloir assurer un avenir digne de notre pays à ces enfants. Cette mobilisation sans précédent de nombreux parents d’élève et des élus a eu un effet positif puisque Nicolas Sarkozy, même s’il ne le dit pas, est en train de reculer sur son projet.

7. Paris Plage version 2006 vient de se terminer. Tout cet argent gaspillé dans des piscines et autres bacs à sable ne pourrait-il pas être utilisé à des fins beaucoup plus utiles ?

Cet argent gaspillé, comme vous dites, a eu de nombreux effets positifs : mise à disposition pour les Parisiens et principalement pour ceux qui n’ont pas les moyens de partir en vacances, d’aires de liberté et de repos, développement du tourisme, animation de la ville. Je vous rappelle aussi que toutes les grandes villes européennes sont en train de copier ce concept, ce qui prouve qu’il correspond à une véritable demande. Les avantages sont largement supérieurs aux inconvénients. On peut toujours critiquer, mais c’est une mauvaise querelle. Essayons plutôt d’améliorer encore Paris Plage.

8. Comptez-vous renouveler votre mandat ?

Oui bien entendu. Je vais vous dire pourquoi : à l ‘issue d’un premier mandat, quoi de plus légitime que de vouloir connaître l’opinion de vos électeurs ?

9. L’heure est venue de nous séparer, je vous laisse le mot de la fin...

Je crois savoir que vous habitez en province. Après Paris Plage, Nuit Blanche, profitez-en pour venir boire un verre avec moi, je vous ferai découvrir un 4ème insolite.

www.mairie4.paris.fr