Interview d’Olivier Lejeune

Interview d'Olivier Lejeune

Olivier Lejeune est une figure bien connue du public. Ce boulimique hyper créatif a fait la joie de nombreux programmes de divertissements et continue d’apparaître régulièrement sur le petit écran pour le bonheur de tous.
Mais Olivier Lejeune c’est aussi et surtout un grand homme de théâtre qui est arrivé à sa pleine maturité artistique, un Acteur bien sûr mais surtout un auteur de premier ordre que nous aimons particulièrement ici.
Rencontre avec Olivier Lejeune sous un jour que l’on ne connaît pas assez !

1. Bonjour Olivier Lejeune, je suis ravi de vous accueillir sur Le Mague. Vous êtes une figure bien connue du public français grace à de nombreuses apparitions télévisées et théâtrales... vous rendez-vous compte de l’énorme cote de popularité que vous avez auprès du public francophone car on vous aime beaucoup en Suisse, en Belgique et au Québec ?

Je perçois un intérêt du public francophone surtout lorsque je joue au théâtre. Quel bonheur ensuite dans le hall ou les loges de pouvoir parler avec des spectaeurs venus des quatre coins des pays francophones. Depuis le temps que j’ai travaillé pour la télé suisse (TSR) belge (RTBF) c’est un régal de voir que de tout ce travail, il en reste des traces. Travail en tant qu’auteur, animateur ou interprète.

2. En lisant dans le détail votre biographie sur votre sie internet on s’aperçoit que vous êtes un infatiguable travailleur et un grand créatif... d’où vous vient cette force, cette énergie, cette frénésie de l’invention, de l’écriture et du jeu ?

J’ai toujours été un boulimique. Passionné par de nouvelles aventures en tout genre. La création sous toutes ces formes (jeux télévisés, sitcoms, sketches, pièces, gags visuels... Ado je voulais être chef d’orchestre car je passais mes journées à composer. A défaut d’avoir mis des notes sur des partitions, j’ai mis des mots ou des idées entre deux lignes...

3. Guy Lux ou Thierry Le Luron ? Lequel a été le plus marquant pour vous ?

Les deux m’ont énormément marqué. Thierry par son aura d’artiste, son efficacité sur le public, son amour de la vie comme de la scène, son humour perpétuel, sa bonne humeur... sa grâce... un elfe ! Sa disparition prématurée m’a énormément attristé.

Quant à Guy Lux, c’était un très grand monsieur. Un vrai soleil, généreux, débordant d’enthousiasme. Le créatif par excellence.

Il m’a appris l’écriture populaire, le goût du travail ourlé, comment se remettre en question en permanence. Deux autres personnalités m’ont marqué dans mon travail d’écriture et de création : Philippe Bouvard, un modèle de régularité talentueuse, un souci de l’efficacité permamente... une vie entièrement dédiée à l’humour et à la rigolade... et notre Patrick Sébastien, un grand monsieur du show-bizz... le seul à se mettre régulièrement en danger pour progresser et dans sa vie et dans sa carrière.

Lui aussi un immense créatif avec ses excès dus à son immense intelligence, sa perception très sensible des artistes. Un écorché plus que vif d’une valeur incommensurable. Je suis fier d’être de ses intimes.

4. Vous avez l’image d’un garçon gentil et bien élevé, Honnête et sérieux, toujours très propre sur lui, urbain et très sociable, est-ce pour cela que vous vous êtes composé un personnage d’odieux pervers cannibale dans votre pièce "Dévorez-moi !" ?

Bonne analyse docteur ! J’avais envie de casser cette image... devenir un vin qui se bonifie avec l’âge. Mais je ne peux m’empêcher certains soirs de faire des tentatives pour rester sympahique dans la peau d’une ordure !

5. J’avoue que le travail d’écriture et de mise en scène de "Dévorez-moi" m’a complètement bluffé. Votre talent d’auteur de théâtre explose dans cette pièce, il y a là une vraie étape dans votre carrière après le succès de "Tout bascule" ?

Disons que tout cet immense travail d’écriture effectué auprès de mes maîtres, toutes ces années à être sur scène, tous ceux pour qui j’ai écrits... ça m’a donné un commencement de maturité (il était temps !) eh oui j’espère avoir l’énergie pour écrire encore plein de pièces... et ce ne sont pas les idées qui me manquent mais le temps qui file, mon éternelle obsession.

6. Est-ce que cela vous blesse-t’il qu’une certaine critique d’un magazine hebdomadaire catholique de gauche ait descendu "Dévorez-moi" avec une grosse mauvaise foi et un mépris totalement injustifiée, qu’avez-vous à répondre à ce type de snobisme intellectuel qui ne rit d’une très bonne pièce de boulevard ?

Bien sûr que c’est toujours blessant de voir que vous ne pouvez pas importer dans votre univers certaines personnes... bien que le but visé soit le rire de qualité... sans vulgarité et tout public. Mais bon, là aussi le cuir est plus épais... et d’entendre une salle éclater de rire vous remonte le moral au firmament.

7. Vous êtes à l’origine avec Patrick Sébastien du Concept de "Intime conviction" que pour ma part j’ai beaucoup apprécié, avez-vous d’autres idées aussi fortes, bien vues bien écrites dans vos tiroirs ?

J’ai un dossier avec plus de trente concepts d’émissions télés... et faute d’avoir le temps de les concrétiser, au fil des années... je vois certaines de mes idées arriver sur le marché. J’étais peut-être trop en avance. Un défaut que de vouloir innover à tout prix !

Quand j’ai débuté comme créatif de concepts, j’ai été échaudé par plusieurs plagiats. Il est plus facile de pondre des pièces... car c’est plus difficile de les voler... quoique...

Là, je mets en oeuvre une série de programmes courts de gags visuels sur un concept sympa. J’en dirai plus quand ce sera terminé.

8. Quels pour l’instant les plus grands moments, bonheurs ou fiertés de votre carrière, ceux en tant qu’acteur ou en tant qu’auteur ?

En tant qu’auteur le succès de ma précédente pièce "Tout Bascule" (600 représentations) et on parle déjà d’une reprise ! D’avoir été traduit en Turc ou en Italien où "Va tutto storto" se joue actuellement à Rome avec succès. J’ai même fait la mise en scène alors que je parle pas un mot d’italien excepté "pronto" et "grazie".

"Devorez-moi" est déjà demandé par le Japon ! Ah ces amateurs de cru ! En tant que comédien, j’ai eu d’immenses bonheurs. De jouer par exemple aux côtés de Danielle Darrieux, Henri Tisot, Jean Meyer... de jouer devant Ionesco, Salvador Dali, Henri de Montherlant... De remplacer au pied levé Robert Lamoureux (une idole !) dans sa pièce "Si je peux me permettre" ah les fous rires avec Jacques Balutin... j’ai tant d’anecdotes que ça ferait un livre !

9. Y’a t’il une guéguerre implicite entre Laurent Ruquier et vous qui lui aussi vient de la télévision et vaut maintenant s’imposer en tant qu’auteur dramatique même si à mon humble avis c’est à un niveau moindre que le vôtre ?

J’ai beaucoup d’admiration pour Laurent Ruquier, pour sa force de travail, son efficacité diabolique, le travail qu’il a effectué sur lui-même. Je suis sûr que si la radio et la télé ne l’accaparaient pas tant... ses pièces en seraient renforcées. Mais chapeau car il aime vraiment les comédiens et le théâtre... il nous surprendra sûrement par ses prochaines pièces. Et il n’y a pas de fumée sans feu.

On ne peut pas avoir de succès sans un réel talent. De toute façon je n’ai jamais été envieux du succès des autres.

10. Je vous laisse le mot de la fin cher Olivier Lejeune.

Que je continue le plus longtemps possible à honorer mon nom ! Et que très longtemps les spectateurs continuent à me dire "Merci de nous avoir fait rire... grâce à vous on a oublié tous nos soucis".
La meilleure récompense pour un auteur !

Le site personnel d’Olivier Lejeune

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