Interview : Eric Zemmour

Interview : Eric Zemmour

Eric Zemmour est l’homme le plus polémiste du moment depuis la publication de son essai "Le premier sexe" qui a fait grand bruit et débat dans les Médias.
Ce journaliste mordant et (im)pertinent a décidé de provoquer les féministes et les autres en traitant de la dérive d’une ultra féminisation masculine qui ferait perdre les repères d’une société toute entière, et a ainsi attiré les foudres (et non pas les foutres) de toute une armée de bien-pensants. Il n’en fallait pas davantage pour que notre chroniqueuse de charme, Cali Rise, s’intéresse au cas Zemmour avec une interview qui ne fait pas dans la langue de bois.
A lire.

1. Bonjour Eric Zemmour. Vous êtes journaliste au Figaro, spécialisé en politique intérieure. Pourtant, pour écrire « Le premier sexe », vous vous êtes tenu à l’extérieur et avez observé le comportement de notre société. Mais pourquoi maintenant ?

A cause d’une femme, la directrice de la collection Indigne, Clara Dupont-Monod, avec qui, j’avais, un an plus tôt, discuté du sujet à une soirée, comme je l’avais déjà fait avec de nombreuses jeunes femmes qui m’avouaient qu’elles ne comprenaient plus rien aux mecs. C’est elle
qui m’a incité, encouragé à écrire sur un sujet qui n’était pas dans mes cordes habituelles.

2. Comment faites-vous pour rester zen face à toutes les attaques que vous subissez depuis la parution de votre livre ?

La fatigue limite les effets de mon énervement. La médiocrité de la plupart des attaques me laisse souvent pantois.

3. Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus/ de John Gray s’est vendu à des milliers d’exemplaires. Marcel Rufo publie des ouvrages à la chaîne ou presque. La psychologie envahit l’espace et se vulgarise. Tout se passe comme si on nous offrait des réponses avant que nous nous posions des questions. Avons-nous vraiment besoin d’être canalisés, voire lobotomisés ? Quel en serait le but ?

Toute société a besoin de prêtres.

4. Est-ce que Freud n’est pas dépassé de nos jours ?

Pas dépassé mais galvaudé. Nous ne connaissons plus Freud mais une vulgate freudienne, comme nous ne lisons plus Marx, génial analyste du capitalisme révolutionnaire et mondialisé, mais une vulgate marxiste, sommaire et totalitaire. Je constate seulement que Freud est aujourd’hui rejeté avec véhémence par tous les bien-pensants, féministes, et autres militants pour l’homoparentalité, etc... Après que les mêmes, progressistes dans les années 60, s’en furent servis abondamment. Ca me le rend sympathique.

5. Quand je regarde de plus près le matraquage publicitaire actuel, je remarque que le SM y est très présent. Il est d’ailleurs galvaudé alors qu’il était réservé avant à une élite. Le rapport dominant/dominé est surexposé, quel que soit le sexe des protagonistes. Comme certains pensent que les snuff movies sont le reflet de la réalité, certains croient que toute cette débauche de cuir et de latex, de plus en plus violente (et sans aucun rapport avec ce qu’est réellement le SM), est vraie. Quel message cherche-t-on à nous faire passer ? Est-on vraiment conscient de la dangerosité d’un tel langage ?

Face à la perte du désir causée par l’indifférenciation sexuelle, notre société est contrainte de faire monter sans cesse la dose d’excitant sexuel. Quel qu’en soit le coût.

6. Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy feraient deux beaux sujets de livres. Lequel des deux vous inspirerait le plus et pourquoi ?

J’ai refusé les deux que les éditeurs me proposaient. Je voulais changer de genre.

7. Frantz-Olivier Giesbert vient de publier un livre sur Chirac. En quoi le portrait qu’il peint est-il différent de celui que vous avez dressé dans votre livre « L’homme qui ne s’aimait pas » ?

FOG reprend ma thèse à son compte en me citant d’ailleurs largement. Chirac est un homme qui ne s’aime pas. Il est donc l’incarnation d’une France qui ne s’aime plus et ne sait plus qui elle est. FOG n’a pas de thèse psychologique alternative. Ce n’est pas le but de son ouvrage, qui, comme il le répète, est simplement d’ouvrir ses carnets, et de nous faire découvrir ce qu’il a retenu de ses entretiens avec Chirac ou les autres.

8. De qui vous étiez-vous inspiré pour écrire « L’autre » ?

De Chirac. Je voulais écrire le Primary Colors français. Je voulais montrer comment on fabrique un président sous la Vème république. Avec parties de jambes en l’air, valises de billets et amis Africains.
J’attends toujours celui qui saura en faire un film, et la chaîne qui osera le financer.

9. Où se place la féminité chez une femme ? Dans l’ourlet de sa jupe ou à la pointe de ses cils ?

Dans la finesse de son escarpin.

10. Si je vous laisse le mot de la fin ?

La devise de Gaston Gallimard : des livres, des femmes, et quelques bains de mer.


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